lundi 25 septembre 2006

Thank you for smoking


Ce film a le seul merite d'une certaine coherence interne: il est aussi laid dans la forme que dans le fond! Visuellement il melange esthetique annee 80 et filmage MTV avec arret sur image et acceleration, surement pour se donner un air cool et jeune, alors que le film est vieux et ringard dans son propos: le personnage esr un yuppie cynique tel qu'on aurait pu en croiser dans certains films qui denonçaient ces jeunes loups avides d'argent se lançant le plus souvent dans la bourse("wall street", par exemple). Cette fois il prend la défense du lobby des cigarettes. Ca se veut drole, mais le plus souvent c'est assez ennuyeux, et le realisateur n'assume ni le cote immorale - le heros renonce à son travail par culpabilite et l'entreprise coule - ni un certain militantisme (peur d'etre taxe de vieux moraliste?) puisque le heros est sauve par la cigarette et comme il le dit "tout le monde le sait", ce qui donne une coquille vide et inutile. (sur ce sujet des jeunes yuppies, mieux vaut voir la serie "profit" donnant la forme qui lui va le mieux, c'est a dire la serie noire)

dimanche 24 septembre 2006

Sufjan Stevens

Petit bonus, de la zic de ce musicien:



Little Miss Sunshine


Si apres avoir vu la bande annonce de ce film j'avais le sentiment d'un enieme film mievre sur une famille de marginaux habitues a la defaite mais qui seront recompenses finalement d'etre restes eux memes, melangeant ainsi une morale individualiste et protestante, je finis par y aller pour etre agreablement surpris.
Certes, on a bien cette famille de doux dingues, avec un oncle specialiste de proust ("un type qui a passe 20 ans a ecrire un livre que personne ne lit") suicidaire, un fils nietzcheen qui fait voeux de silence, un grand pere lubrique, et surtout une fille boulotte qui veux participer à un concours de beaute; tous decident alors de l'emmener à ce concours dans une camionnette jaune qui est a l'image de cette famille: cassée et usée, elle ne démarre pas, mais poussée par les autres elle finit par avancer. Contrairement aux comedies hollywoodiennes ou la fille finirait par reussir son concours, ou chacun obtiendrait le succes espere, ici point de victoire - la reussite semble meme une chose à fuir quand on voit le pere qui fait tout pour etre un "winner" et redevient sympathique quand il y renonce - mais juste le plaisir du moment present, de faire ce qu'on aime, de danser par exemple sur la scene, meme si c'est pour se faire huer et finir en prison, et ce plaisir se retouve partagée.
Et puis il y a la decouverte du comique steve carell et la presence de la musique de sufjan stevens, et rien que pour ca on a envie d'aimer le film.

vendredi 22 septembre 2006

Souviens toi l'ete dernier (2)

La deuxieme serie decouverte semble aux antipodes de la premiere. La ou Rome tentait comme de nombreuses series actuelles d'utiliser un genre cinematographique (le western avec "deadwood", le film de mafia avec "soprano") pour dépeindre la société actuelle, devenir "les miroirs de la vie" pour reprendre le titre d'un livre de Winkler sur ce sujet, "grey's anatomy" s'inscrit dans une certaine tradition televisuelle qui est la serie medicale. Il semblait impossible d'en produire une nouvelle apres le formidable "urgence", celle-ci releve le defit en le contournant. On pense finalement plus a "ally mc beal" pour le son decale et cette facon de s'interesser plus aux problemes sentimentaux de ses heros qu'aux pratiques d'un corps de metier, voire meme aux series adolescentes, le lycee etant remplace ici par l'hopital, les personnages etant de jeunes etudiants en chirurgie. Si cette serie n' est donc pas innovante dans la forme, elle reussit a creer des personnages pour la plupart attachants (j'aime moyennement le personnage d'Izzie, certes l'actrice est jolie mais un peu trop lisse et fade), a faire rire, les dialogues et les situations etant souvent droles. On peut neanmoins trouver parfois le ton legerment moralisateur et sentencieux renforce par la presence de la voix off de l'heroine.

mercredi 20 septembre 2006

Souviens toi l'ete dernier (1)

Et non il ne s'agit pas d'une analyse critique de ce slash movie dense et complexe avec buffy poursuivie par un marin breton (ce qui est quand meme plus effrayant qu'un vampire), mais de revenir sur les vacances; car la rentrée c'est fait pour ca, parler des vacances, echanger des photos de contrees exotiques ou on a pu braver de nombreux dangers (les serpents d'amazonie pour les uns, la cuisine anglaise pour les autres), les miennes furent moins aventureuses, allonge sur le canape familial hyptonise devant la tele. Je pus ainsi decouvrir deux nouvelles series pour lesquelles je n'attendais pas grand chose.

La premiere est la saison 1 de "Rome". Bien que le cote grande fresque historique ou tous les romains parlent avec l'accent anglais et la reference au peplum, genre qui m'a jamais passionne, me laissait assez sceptique quant a la reussite de cette serie, je finis par oublier tous ces aspects. Tout d'abord si la serie fait reference au passe c'est pour mieux evoquer le present; ainsi on peut y voir une critique peu dissimulee de la politique de Bush avec les guerres illegales de Cesar qui semblent s'eterniser et la menace sur la République de sombrer dans le despotisme. Mais tres vite la serie prend des allures plus universelles que la simple critique d'une politique actuelle, sur le devenir d'une démocratie. les scenaristes ne font pas de Cesar un tyran sanguinaire et avide de guerre, mais au contraire un despote eclaire et bienveillant qui apporte paix et bien etre materiel au peuple, ce qui conduit a une tension entre egalite des conditions et liberte fondammentale. Ce dilemne entre deux ideales se retrouve ainsi incarne par les deux heros de la serie, qui sont deux legionnaires qui devront constamment choisir entre la Republique et Cesar. C'est le pessimisme de "Rome" qui lui permet de depasser le genre auquel elle fait reference. quant a l'autre serie ce sera l'objet d'un autre article. a suivre.

dimanche 17 septembre 2006

Avida

De ce film grolandais il ne m'en reste que quelques vagues souvenirs, des images etranges qu'on essaie de rassembler comme lors d'un lendemain de cuite afin de comprendre ce qu'il s'est passe. L'histoire sans queue ni tete d'un employe qui s'enfuie apres la mort inenarrable de son patron pour etre ensuite embauche dans un zoo ou il va kidnapper le chien d'une grosse bourgeoise americaine, qui va finir manger par un lion, et va port la veuve qui decide de mourrir en haut d'une montagne...bref vraiment n'importe quoi. au niveau de la forme, les plans en general fixes rappelle autant Tati pour l'absurdité et la drolerie du monde moderne que Lynch avec ce quotidien qui glisse vers un univers angoissant et mysterieux et aussi les surrealistes (cf le dernier plan du film).

Si le film est moins touchant que leur precedenr -"aaltra"- , plus hermetique et absurde, donnant le sentiment qu'il ne s'agit que d'une succession de scenette ou un de leurs amis celebres (chabrol, dupontel ou l'actrice fetiche de kaurismaki dont j'ai oublie le nom) viennent faire leur show certes droles, mais qui se rapproche plus d'un sketch de l'emmission grolandaise que d'un film, il garde un ton si etrange (contrairement a par exemple "science des reves" qui ne fait que representer l'etrangeté et le reve) qu'il n'est pas non plus totalement deplaisant.

mercredi 13 septembre 2006

le vent se leve

Il apparait difficile de critiquer ce film sans passer pour un liberal-conservateur pro-colonialiste, bref un type pas sympathique, et quand on voit la haine qu'a suscite le film de ken loach chez lui, on a envie de le soutenir, dire que ce film est formidable. Certes il semblait necessaire dans un devoir de memoire de faire un film sur cette epoque, tout comme il pourrait etre necessaire d'en faire sur la periode de decolonisation en France (je sais y en a eu mais qui ont ete si mal distribues que je n'ai pu les voir). Neanmoins, ce film dans ses aspects purement cinematographiques restent un peu plats, illustratifs. Certes les images sont souvent crues et violentes, en particulier l'arrache des ongles, mais tout ca reste qu'un ensemble d'image sans veritable mise en scene,sauf si on considere que l'absence de pathos, de violon qui degouline est suffisant pour parler de mise en scene. J'ai lu ca et la qu'il etait moins manicheen que les films precedents du realisateur, chose assez etrange dans la mesure ou on voit pendant tout le film (ou presque) des anglais brutaux torturaient des irlandais qui vont lutter pour leur independance; certes sur la fin (en general ceux qui defendent le film n'evoque que la fin du film comme si les 3/4 du temps qui la precede n'existait pas), le conflit ne met plus en cause directement les anglais, mais une lutte fraternelle entre irlandais pour laquelle Ken Loach ne prend en effet pas en vraiment parti, cette lutte met toutefois en cause (surement a juste titre) les anglais qui impose un traite de paix qui semble difficilement acceptable et qui oblige cette lutte (meme si la volonte de mettre une republique communiste est guere mieux). le film reste donc tres didactique et donc assez ennuyeux; s'il fallait faire un film sur ce sujet, est-ce vraiment necessaire d'aller le voir?

mardi 12 septembre 2006

Fair Play

Ce qui est bien avec la fete du cinema, printemps et autres soldes culturelles est que l'on peut aller voir des films qu'en temps normal nos prejuges et notre bourse nous en empechaient, ce qui l'est moins est que souvent mes prejuges s'averent vrais. Cette fois la recherche d'une salle climatisee et les promotions actuelles conduisent un ami et moi a hesiter entre un gros nanard hollywoodien, "les serpents dans l'avion", et un film francais qui se veut une critique sociale. On choisit finalement le deuxieme pour la presence de jeremie renier qui tourne habituellement dans des bons films. Le point de depart est un assez bon court metrage, "squash", salue au festival de clermont, qui montrait par le biais d'un match de squash la violence des echanges au sein du monde du travail. Le succes du court a conduit helas le realisateur a multiplier les sports avec la meme metaphore sportive de la concurrence, du monde du travail qui n'est pas tant un rapport violent entre employeur et employe mais une violence amorale qui contamine l'ensemble des individus. Les differentes scenes sportives sont laborieusement liees, les acteurs sont tous plus cabotins les uns que les autres...bref cette idee louable au depart donne au final un film mal fichu.

samedi 9 septembre 2006

Jardins en automne

Iosseliani aime les plaisirs de l'existence, avait deja montre cela dans "adieu plancher des vaches", pourtant cela ne l'empeche pas de débuter son dernier film par une fabrique de cercueil. Est-ce l'age qui le rendrait soudain plus macabre? On se rend tres vite compte qu'il s'agit la d'une fausse piste farceuse - cet esprit farceur est tres present dans le film, comme par exemple quand le realisateur prend Piccoli pour jouer le role de la mere du heros- en transformant cette boutique en joyeuse foire d'empoigne pour un cercueil. On retrouve, ainsi, face a la mort, le meme esprit hedoniste. Le film se tourne ensuite vers un ministre francais dont on ne sait rien de sa mission; tout ce que le realisateur nous montre est l'ennui de cet homme politique, restant passif alors que la population gronde au loin, attendant surement qu'on le renvoie chez lui, ce qui arrive tres vite. Il retrouve ainsi ses proches et regoute a cette douceur de vivre, de manger et s'enivrer avec ses anciens amis, de faire du roller,...tous ses petits plaisirs que le realisateur sait si bien filmer et faire partager. Chaque plan existe pour eux-memes sans ce soucier du suivant et preferant à la logique narrative,celle de la dérive. Seul le présent compte, meme si parfois il est douloureux. Le heros tombe souvent a force de boire, de faire du roller...

Le jardin du titre tres metaphorique est celui du candide de Volatire, plein d'optimisme, car meme a l'automne de sa vie il n'est pas trop tard pour le cultiver. Ca peut paraitre banal, mais c'est si plaisant qu'on en ressort avec un sourire beat.

jeudi 7 septembre 2006

Desperate housewives - saison 1

Pour une fois je ne vais pas parler de cinema mais de serie televisée puisque je passe finalement plus de temps devant mon petit ecran que devant le grand (pas assez de bons films ou pas assez de sous?). Je profite de la diffusion sur canal ce soir de la saison 2 de la fameuse serie de menagere de moins de cinquante ans pour menagere de moins de cinquante ans et par...: "desperate housewive" pour un faire un bilan critique de la saison 1. Si je reconnais un certain talent d'ecriture que ce soit dans les dialogues assez droles et la narration addictive qui rappelle plus les bons vieux soaps de "santa barbara" au "feux de l'amour" en plus complexe, pourtant il manque a celle-ci un supplement d'ame pour en faire une bonne serie. Les personnages ressemblent trop a des stereotypes de test d'ete de marie claire(etes vous femme organisée ou vite débordée?) et manque suffisamment d'ambiguite pour en faire de vrais personnages de serie. On finit meme par trouver plus sympathique les flics de "the shield" (serie ultra violente qui donne une version diurne et actuelle des romans d'Ellroy), c'est dire le cynisme de cette serie. Certes on peut y voir une critique du milieu apparemment policé des banlieues chics, de l'individualisme triomphant et du conformisme...mais celle-ci est assez peu originale,vue deja dans de nombreux films (chez Lynch et Burton par exemple), et la serie ne propose pas de regard neuf sur cet univers impitoyable. tout cela reste ainsi vide et superficiel,d'autant plus que celle-ci est vampirisée par son "macguffin"(concept hitchcockien tres utilisé par les series actuelles pour maintenir l'audience, comme les chiffres dans lost ou encore rambaldi dans alias, et ici le suicide mysterieux, en donnant le sentiment d'hesiter entre serie policiere et serie sur des banlieues sans histoire, deux choses qui cohabitent mal) et ne donne pas envie de suivre la saison 2 et de zapper sur la 6 pour decouvrir "prison break". a suivre.