dimanche 17 décembre 2006

Le Prestige


Encore un film avec Scarlett johanson mais comment fait-elle! par quelle tour de magie elle arrive a etre sur tous les ecrans?la fin de ce film que je ne devoilerai pas donne un element de reponse. En effet le film est une histoire de magicien, ou plutot de prestidigitateur qui s'affrontent pour montrer l'illusion la plus parfaite. Dit comme cela il peut paraitre un peu simple et le realisateur Christopher Nolan aime les histoires complexes comme le montre son tordu premier film "memento" ou le heros atteint d'une sorte d'amnesie cherchait a connaitre son passe, la forme du film epousant cette quete en etant construit a l'envers, du present vers le passe.
La encore le realisateur mele plusieurs dimensions temporels le film commencant par la fin, le meurtre d'un des deux magiciens par son rival au depart ami, puis la lecture en prison de son journal ou il decouvre le desir de celui-ci de surpasser l'autre dans les tours, le "prestige" designant le dernier acte du spectacle ou apres avoir fait disparaitre un objet il le fait reapparaitre. A cette lecture qui permet un retour sur le passe, on decouvre que l'autre magicien avait aussi lu le journal de son rival en esperant decouvrir ses secrets, cette double lecture conduit a meler les differents moments de l'histoire, parfois meme a les meler en montrant deux fois une meme scene selon un des points de vue, tout en restant limpide, un peu comme dans le dernier Clint Eastwood. Cette construction narrative est ce qui fait le charme du film, donne l'illusion que celui-ci est reussi (on peut imaginer que raconter de facon lineaire il serait devenu vite ennuyeux). Le film semble ainsi etre considere comme un spectacle de magie, le plus dur n'etant pas de faire disparaitre un personnage (il le fait au debut) mais de le faire reapparaitre. Par quel moyen scenaristique le realisateur aide de son frere va reussir a nous surprendre? mystere du cinema.

mardi 12 décembre 2006

Libero


Realise et joue par l'italien Kim Rossi Stuart qui avait deja tourne dans le recent "romanzo criminale". premier film comme realisateur, habitue a etre de l'autre cote de la camera il n'est donc pas etonnant de retrouver un certain soin apporte aux jeux des acteurs tous tres justes.
Le point de depart ressemble a ces nombreux telefilms avec drame familial tres larmoyant, ici un enfant dont le pere semble assez autoritaire et colerique et une mere "qui va et vient" comme il le dit a son ami voisin. Il a le merite de ne jamais tomber dans la caricature, le conflit et la haine familial. Le heros eprouve un certain attachement et de la tendresse pour ses parents malgre leurs defauts. De plus il evite les stereotypes. Par exemple, c'est la mere qui est volage et le pere qui reste pour s'occuper de lui et de sa soeur; si le pere est autoritaire, il n'est pas pour autant brutal. Le realisateur fait preuve ainsi d'empathie pour ses personnages. Aussi si le film est loin d'etre brillant - il garde une forme trop televisuelle - il reste attachant.

lundi 11 décembre 2006

Last Show


Cela peut paraitre amusant d'intiluler son dernier film "the last show",le realisateur etant decede peu avant sa sortie francaise. D'ailleurs ce sentiment nostalgique de voir dans ce film l'ensemble de toute oeuvre de facon retrospective, a la fois reference son regard decale sur les films noirs,sa forme en film-chorale illustrant un microcosme social, en sachant que c'est la fin. Cet idée de derniere fois domine dans ce film, dont le sujet est justement celui d'une derniere emission de radio, mis sketch, mis musical, un peu comme "rire et chanson", mais ou la musique est bonne et les blagues droles, avant que les studio soient rachetes.
Chaque personnage se souvient ainsi de cette epoque doree, ce refus de la modernite aussi bien cinematographique, la mise en scene etant assez classique, qu'economique, le realisateur se moque de tout ceux qui symbolisent le capitalisme, entre cet entrepreneur inculte et la fille qui au final devient une insupportable working girl. Cela peut au depart exaspere, un peu comme si on etait dans une maison de retraite ou les vieux radotent sur le bon vieux temps, mais peu a peu le charme prend. Cette maniere de traiter la fin, la mort du spectacle et des personnages de facon joyeuse. Bien que desespere l'optimisme reste.
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dimanche 3 décembre 2006

Coeur


Le dernier film de Resnais s'appelle "coeur", mais il aurait pu tout autant s'appeler "neige" tant celle-ci est omnipresente dans ce film. Elle impose une forme de spleen hivernal, elle remplace ici les fondus enchaines habituellement noirs, et teinte le film d'une douce melancolie. C'est aussi la neige qui apparait dans les ecrans de tele quand il n'y a plus d'image. Ce sentiment de vide, d'absence domine a la fin du film qui n'est guere plus optimiste que celui de Scorcese. Pas de mort certes, mais aucune relation ne se noue (desole je raconte la fin). Alors que ce film tire du piece de theatre semble annonce une sorte de film chorale ou chacun des personnages seraient liees sans le savoir et finissent en general par se retrouver, c'est le contraire qui se joue, chacun se retrouve seul ou presque.
Si le film peut paraitre tres theatral, et pas seulement par le fait qu'il s'agit de l'adaptation d'une piece, mais par cette maniere d'utiliser des decors a la fois limites et tres ireels, une facon de surjouer, ou encore ses disposifs comme cette neige qui lie chaque scene ou cette facon de filmer de haut comme s'il s'agissait d'un jeu de societe. Mais cela prend sens car pour le realisateur la societe semble etre un jeu ou chaque relation est un artifice, chacun faisant semblant, se cachant derriere des banalites comme "les telephones portable sont une plaies", ou "il n'y a rien a la tele" evitant ainsi de communiquer.
Ce film est a la fois triste et ironique, ce qui en fait toute sa beaute.

vendredi 1 décembre 2006

The Departed


"Enfin un bon film de scorcese", je me dis en sortant de la seance (et aussi "j'ai faim" car je suis alle a la seance de midi, mais ca on s'en fout). cela faisait deja plusieurs films que je trouvais assez moyen, le cineaste en petite forme malgre les moyens deployes (ou a cause).Il s 'agit de l'adaptation d'un film hong kongais, "infernal affair", plutot pas mal avec son scenario malin ou flic et mafieux ont chacun une taupe qui annule leurs propres cation, construisant ainsi l'histoire en jeu de miroir avec les deux taupes (ou rats pour reprendre le terme employe par scorcese) perdent leur identite deviennent proches des chefs...Scorcese arrive a depasse neanmoins cette fascinante histoire de double en donnant chair aux personnages qui sont, dans l'oeuvre originales, un peu trop reduits a des pantins, des pions sur un jeu d'echec, en les installant cette fois dans un certain contexte social. Alors que dans "infernal affair", l'installation des deux taupes durent le temps du generique, ce rythme frenetique tendant ainsi a brouiller les pistes, "the deparded" prend le temps d'installer les personnages, de montrer ainsi toute la densite de ceux-ci, leur cote tortueux, en particulier celui joue par Di Caprio qui est oblige de cotoyer l'univers mafieux qu'il voulait au contraire fuir en devenant flic, pendant que l'autre joue par Matt Damon est beaucoup plus froid cynique meme s'il apparait bon flic. cette confrontation rappelle celle de "Face Off", ou flic et malfrat echange leur identite leur place, On ilagine d'ailleurs qu'"infernal affaire" aurait pu faire l'objet d'une adapation par Woo qui en aurait fait une oeuvre moins physique et plus metaphysique. La fin,sans trop en devoiler, est a l'image du film noir mais moins cynique que l'original (du moins la version diffusee sur nos ecrans, la version sino-americaine etant a priori plus morale).