dimanche 24 juin 2007

changement d'adresse

rien a voir avecle film (voir dans les archives juin 2006) mais pour dire que mon blog demenage virtuellement au
http://www.matocine.com/

mercredi 20 juin 2007

L'avocat de la terreur


Difficile d'evoquer ce documentaire sur Verges, tant son sujet est epineux, ambigue. Il a le merite en donnant la parole sans la conteste de brosser le portrait de ce personnage car c'est un personnage, conscient de l'etre, en montrant ces premiers engagments louables en defendant le peuple algerien pour passer du cote obscure du terrorisme avec notemment ses proximites avec carlos. C'est ainsi que le documentaire depasse son simple sujet en decrivant l'histoire recente du terrorisme, et la ligne mince qui le separe de la resistant, c'est d'ailleurs cette confusion qui sert de ligne d'attaque de verges en considerant avec un certain nihilisme que tout n'est que question de point de vue permettant ainsi de defendre tous les plus grands criminels. Ce film montre aussi des relations cachees entre certains terroristes et d'anciens nazis (les createurs de 24 heures chrono devraient regarder ce film pour leur prochaine saison). Bref un film riche qui ne se contente pas de souligner tout le narcissisime de Verges pour aller plus loin dans notre proche histoire.

samedi 16 juin 2007

Boxes


A bien y reflechir le seul interet de ce film, realise par Birkin, est qu'il me permet d'augmenter le nombre, pour le moment faible, de cette categorie reservee aux purs navets. Parti pour voir une sorte de vague drame familial bien francais (avec pour seul choix ce film ou dialogue avec mon jardinier), pas passionnant mais neanmoins regardable, c'est devant un objet bizarre si mauvais qu'il en devient presque drole, mais helas le presque n'est pas atteint et c'est c'est plus de l'ennui et de l'enervement qu'il suscite. Car le film se veut plus qu'un pauvre telefilm en pretendant etre un grand chef d'oeuvre, plus Bergman que france 2, mais avec des dialogues sur-ecrits, pompeux, un cote theatral mais meme pas du bon theatre, il n'est ni l'un, ni l'autre. Birkin devient ainsi une version feminine de bhl.
Pour l'histoire, aussi plate que la realisatrice (je sais c'est facile et bas, mais vu le niveau de ce film je ne vais pas faire dans la finesse), birkin demenage. Les cartons sont alors l'occasion de faire ressurgir les fantomes du passe, ces nombreux maris et filles. Cet aspect autobiographique donne le sentiment d'un certain narcissisme agassant qui peut peut-etre plaire au fan de la chanteuse sans voix/realisatrice de navet mais c'est pas mon cas, certes tous les bons realisateurs parlent un peu d'eux mais ils le font avec moins de lourdeurs.
Ironie du sort juste avant le film durant une bande annonce pour une serie de court-metrage voulant lutter contre certains clichets, celui d'un cinema francais nombriliste et littereux trouve avec boxes le paroxisme de ce type de cinema.

mardi 12 juin 2007

Le Boulevard de la Mort


Le dernier Tarantinot est loin d'etre le jouet recreatif cree avec sont pote de bac a sable Rodriguez et casse en deux lors du transport transatlantique dont ce serait le debut, mais un vrai (bon) film.
Le film est construit en deux blocs dont l'un aurait ete rajoute pour en faire un long metrage, mais il apparait difficile de savoir lequel des deux tant les deux semblent lies, l'un repondant a l'autre. Certes il s'agit de deux histoires independantes avec apparemment pour seul relation le meme mechant, mais ce dernier evolue passant, du statut de chasseur a celui de proie. Il est au debut un serial killer qui, a bord d'un bolide concu pour les cascades, pourchasse des jolies filles sur les routes pour en faire des crepes suzettes, jusqu'a ce qu'ils tombent sur des filles un peu plus coriace qui ne vont pas se laisser faire.
Ainsi au-de-la du simple hommage/recyclage/postmodernite d'un cinema de serie B avec la meme image, mauvais raccord... - mais s'agit-il vraiment d'un hommage ou une volonte de se mesurer a ces realisateurs en essayant de faire mieux qu'eux non pas avec les moyens techniques actuels, trop simple, mais avec les memes armes, la reussite passant par la mise en scene, il n'y aurait ainsi pas de mauvais cinemas mais juste de mauvais cineastes ? - il apparait comme un film feministe, pas d'un feminisme en tailleur blanc, joli sourire et fier de sa maternite, mais d'un feminisme plus guerrier qui chevauche sa voiture en amazone.



vendredi 1 juin 2007

Studio 60 on the sunset strip


Tout comme il existe, pour certaines critiques, des grans films malades, on pourrait parler de grandes series malades, celles qui ne trouvent pas son public et se retouvent ainsi arreter en plein vol. C'est le cas de "studio 60" qui est une belle serie incomprise dont on lui reprochera son manque d'humour, car son sujet est une emission humoristique, une sorte de groland americain. Et il est vrai qu'elle n'est pas tres drole. Mais c'est aussi l'interet de celle-ci de montrer que l'envers du decors d'une comedie n'a rien d'humoristique, que les enjeux sont au contraire souvent dramatiques, impliquant des problemes aussi bien sentimentaux que politiques.
On retrouve dans cette serie une meme facon d'utiliser le dialoque comme mode d'action. Tout comme dans "west wing" du meme createur -sorkin - la parole est la forme politique ideale (on oppose souvent west wing et 24 heures chrono comme deux conceptions opposes de la politique, l'un valorisant le dialogue l'autre la force). Ainsi studio 60 commence par une censure et un refus de se taire du comique censuré qui sera aussitot renvoyé pour etre remplacé.
Mais ce n'est pas qu'une serie politique mais aussi une serie hommage au petit ecran multipliant les allusions a toute son histoire, de woody allen a heroes; une serie romantique ou les personnages sont partages entre leur carriere et leur sentiment.

lundi 28 mai 2007

Apres lui


Tout comme "les chansons d'amour", "apres lui" est un film sur le deuil, d'ailleurs honore, realoisateur du premier, a participe a l'ecriture du second, ce qui expliquerait une certaine proximite. Mais si les deux films ont un sujet assez proche, le traitement est different la honore apporte la douceur et la melancolie d'une chanson pop, morel prefere la lourdeur et la noirceur d'un gros rock. Or le sujet est deja suffisamment lourd en soi: une mere perd son fils et decide de s'occuper du meilleur ami de celui-ci, nouant ainsi une relation assez ambigue avec lui, presqu'incestueuse, comme lorsqu'il lui dit "je te vais montrer que je suis un mec" ou quand elle se met a l'embrasser, a chaque fois on s'imagine le pire (ou alors c'est juste moi qui est un esprit un peu pervers), le "lui" du titre renvoie ainsi autant au fils qu'a son ami apres qui court la mere.
Certes le film est porte magistralement par catherine deneuve, plutot bien filme et bien ecrit, et malgre les sous entendus un peu pervers, ce film prend trop le chemin d'un bon telefilm avec drame familial psychologique lourd de pathos que celui d'un bon film.

dimanche 27 mai 2007

Heroes


Alors que la serie "heroes" vient de finir - c'est la periode helas des "season final" - de facon etrange et decevante (mais je n'en dirai pas plus sur cet episode pour ne rien devoiler), j'en profite pour faire un bilan de cette serie. Comme son nom l'indique il s'agit d'une serie sur un ensemble de super heros, facon xmen. Il existait deja une serie ou un groupe d'individus dotes de super pouvoirs qui etaient a la fois une force pour eux mais aussi une fatalite qui les rendaient anormaux, consideres comme des monstres. Il s'agissait de "4400" mais il manquait quelquechose a cette serie pour en faire une bonne serie malgre son postulat de depart, elle etait a la fois trop serieuse dans son discour et trop ridicule dans sa forme avec notemment ce duo de flic-scientifique qui semblait parodier le duo mulder/scully; il manquait un vrai talent d'ecriture et un bon casting a cette serie. "Heroes" a su ainsi eviter de tels defauts avec de bons acteurs et un scenario bien ecrit. On retrouve comme dans toute serie de super heros (voir le dossier realise dans http://www.generiques-mag.com/) ce desir de normalite, le pouvoir etant quelquechose d'a la fois de monstrueux et de divin, un savant melange de legerete avec reference aux comics, a certains personnages de series adolescentes comme la cheerleaders (ah le fameux refrain "save the cheerleader, save the world" qui revient regulierement comme une chanson pop) et de discours plus profonds sur la norme, le destin.

samedi 26 mai 2007

Chanson d'amour


"Chanson d'amour" aurait pu s'appeler chanson de deuil mais c'est moins beau. hommage a demy, a la nouvelle vague...tout ca a ete dit pour ce film tout comme pour precedent ("Dans paris") donc pas la peine d'en rajouter meme si c'est en partie vrai mais ce n'est rendre hommage a Honore qui merite mieux que ce cote postmoderne desuet pour parler du film pour lui-meme. D'abord ce qu'il n'est pas: une comedie romantique legere et libertaire faisant l'apologie de l'amour a trois. Ensuite ce qu'il est: un film triste et emouvant comme une chanson pop, un film sur le travail de deuil, sur la difficulte d'oublier un etre aime finissant sur cette belle conclusion: "aime moins mais aime moi longtemps". C'est aussi la solitude de chacun face a une meme perte, chacun faisant face differemment a la mort d'un proche. Chanson d'amour est ainsi beaucoup moins leger que "dans paris" meme si parfois une certaine legerete surgit pour eviter les pesanteurs du sujet.

mardi 22 mai 2007

Amer Beton


Cette nouvelle production de la maison ghibli apres le recent "conte de terremer" donne le sentiment d'une tournure plus sombre. Apres un certain optimisme ecolo, c'est la noirceur qui domine dans ce manga et le precedent. Toutefois, contrairement a terremer, celui-ci detonne au niveau dessin qui parait plus simple, moins travaille au niveau des personnages, qui rappelle que le realisateur est d'origine americaine et qu'on est parfois plus proche des simpsons que de princesse mononoke. Le sujet rappelle un autre anglosaxon, Dickens, avec cette histoire de deux orphelins qui vivent de larcin, des oliver twist en plus moderne, semant la terreur dans un quartier d'une ville indefinie. Un dangereux truand qui veut raser le quartier pour en faire un immense luna park veut se debarrasser de ces jeunes voyous.
Alors qu'on aurait pu imaginer que ce manga allait prendre des tonalites assez sombres facon batman, les couleurs sont tres legeres se placant du cote enfantin des heros. Le melange de douceur et d'amertume est plutot reussie sans ce final grotesque, entre un mauvais trip et un film de danny boyle.

lundi 21 mai 2007

Pee Wee's big adventure


La sortie d'un des premiers films de tim burton (peut-etre meme son premier) est l'occasion de decouvrir une de ses oeuvres les plus reussies ou on retrouve un des themes chers a ce realisateur, celui de l'enfance et de la marginalite, d'une certaine innocence qu'il perdra peu a peu pour faire des films plus normaux et commercial.
Le sujet de ce film est assez mince, pee wee, individu a l'age indetermine, une sorte d'enfant dans un corps d'adulte part a la recherche de son velo vole. Cette histoire prend ainsi la forme d'un road movie ou le heros croise une amerique burlesque, peuple de sympathiques marginaux pour finir dans une course poursuite au sein des studios de la warner permettant de rendre hommage a certain age d'or du cinema americain.
Le realisateur semble ainsi mettre en parallele l'enfance de l'individu et celle du cinema. Le burlesque rappelle les films de chaplin comme les "temps modernes" - l'organisation du petit dejeuner au debut du film rappelle l'organisation fordiste au debut du film de chaplin- renforce par le jeu de l'acteur tres mimique, on aurait presque pu imaginer le film muet, voire souhaiter tant les ricanements de l'acteur peuvent parfois enerver.

samedi 19 mai 2007

Zodiac


Alors que Fincher a tendance a faire dans la surenchere visuelle, le tape-a-l'oeil qui finit par donner la nausee, son dernier film est etrangement sobre ce qui explique peut-etre un certain succes critiques. S'il a realise son meilleur film c'est parce qu'il a fait un film qui ne lui ressemble a priori pas. Zodiac reprend ainsi le meme sujet que "seven", celui du serial killer qui terrorise l'amerique, mais videe de tout. pour s'interesser non plus a l'enquete et au meurtre (meme s'il arrive a donner quelques frayeurs) mais au consequence de celle-ci sur les differents heros que ce soit les flics ou les journalistes qui cherchent cette verite au depriment d'eux-memes, de leur vie personnelle. Ainsi le film se construit en deux temps desequilibres l'un lent ou flics et journalistes enquetent sur une serie de meurtres signes par un certain zodiac accompagnes de lettres codees (histoire vraie qui semble avoir marque le realisateur jeune a l'epoque ou se deroule l'histoire), puis le renoncement et la reprise de l'enquete par un des journalistes quelques annees plutard.
Toutefois un tel depouillement est aussi la limite du film qui finit par epuiser le spectateur sur la longueur, 2h30 d'enquetes et pas un suspect, c'est beaucoup! S'il s'agit du meilleur de ce realisateurs est-ce suffisant pour dire que c'est un bon film? non juste pour dire combien les autres n'etaient pas bons.

dimanche 13 mai 2007

Spiderman 3


C'est avec un peu de mefiance que je suis alle voir le dernier opus de cette grosse machine hollywoodienne, pas que je sois contre ce genre de films, j'avais meme trouve bien les deux films precedents mais deux personnes, dont je tairai l'identite car la delation n'est pas mon truc et je ne voudrai pas nuire a leur carriere de professeur de physique et de docteur en litterature, avait ete decu par ce film. Il est vrai que ce film est moins leger que les deux premiers, les scenes d'actions ne sont pas pas contrebalances par des moments plus legers de batifolage amoureux qui rappelle le cote humain trop humain de ce superheros. Toutefois cette suite plus sombre est assez logique dans cette trilogie car le heros a vieilli, n'est plus un adolescent dont le corps changeant en celui de spiderman pouvait etre mis en paralelle avec le corps changeant d'un adolescent; c'est la fin des illusions et des doutes pour laisser place a l'amertume et l'arrogance. Il accepte finalement son statut de superheros. Pleinement integre il devient finalement un vieux con, pendant que son amie galere pour trouver un travail. cet noirceur est accentue par ce machin venu d'ailleurs qui accentue les traits de caractere de celui qui le recoit conduit a vouloir se venger contre celui qui a tue son oncle, un personnage torture qui devient apres un accident technologique un homme en sable qui lui permet de prendre n'importe quel forme (un des mechants les plus reussis de la serie). Helas la fin n'est pas a la hauteur en devenant soudainement plus mielleux, ou tout le monde se pardonne, amen. neanmoins cela reste un bon film a la hauteur de ses precedents.

mercredi 9 mai 2007

Still Life


En peu de films (quatre) , Jia Zhang Ke s'est installe comme un des auteurs les plus importants de cette decennie, son dernier film a ainsi ete recompense a juste titre a Venise en obtenant le lion d'or.
Apres un pacte d'attraction reproduisant different sites du monde entier dans "the world",le realisateur s'interesse au projet d'un enorme barrage. Le pretexte de deux histoires relativement proches un homme retourne dans sa ville pour chercher sa femme et sa fille qu'il n'a pas revu depuis 16 ans, et une femme cherche a joindre son mari pour divorcer. tout comme dans son film precedent ces differentes micro histoires ne semble pas ce qui interesse le realisateur, mais c'est un lieu irreel le veritable sujet du film dans un rapport passe-present qui est symbolise par ses immeubles detruits. Le site semble si fantastique avec ses nombreuses ruines que lorqu'un monument etrange s'envole la chose parait finalement banal ou encore quand un homme joue au funambule. Jia zhang ke realise ainsi une peinture magnifique et inquietante de cette modernisation de la Chine.

jeudi 26 avril 2007

Tres bien, merci


A l'heure ou sarkozy sera peut-etre president, ce film tombe a pic en debutant sur une scene de violence policiere ordinaire, un banal controle d'identite qui conduit le heros, un comptable joue par le toujours tres bon Melki, temoin volontaire de cette scene, dans les meandres kafkaiens de l'administrations francaise. le titre du film renvoit ainsi a cette phrase qui l'on repond machinalement, cette convention sociale qui veut que quand on rencontre quelqu'un on echante "ca va" - "tres bien, merci" independamment du souci de l'etat de sante de la personne rencontree. Cette forme apparemment hypocrite permet ainsi de maintenir l'ordre social. lorsque notre comptable voudra cesser de se plier a cet ordre de resister pour avoir un peu de transparence et de verite en etant temoin puis en voulant faire valoir ses droits il devra faire face a l'enfermement psychiatrique, filme a l'instar de "roi et reine" comme un lieu de repos plus que comme une prison, puis a l'exclusion par le chomage, la ré-integration se realisant finalement par un mensonge que je ne devoilerait. La realisatrice ne choisit pas pour aborder son sujet la voie du pamphlet sentencieux, mais celui de la comedie absurde jouant sur le decalage entre la bonne volonte des individus et leur absence de moyens.

mardi 24 avril 2007

Jesus Camp


le film le plus terrifiant et drole (car tout film d'horreur a une part de risible) de l'annee est un documentaire americain. "jesus camp" suit ainsi des evangelistes qui derriere leur visage sympathique sont de dangereux fondamentalistes qui prennent comme exemple les musulmans. Comme le souligne la chef d'un camp qui a pour but d'"apprendre" aux enfants les doctrines religieuses afin de les transformer en petit soldat pret a donner la vie a jesus,les palestiniens, apprennent a leurs a se servir de grenade des l'age de cinq ans il faut que les chretiens arrivent a en faire autant. Ainsi ses jeunes evangelistes ne connaissent que la religion qui fait office de science (on leur dit que la theorie de l'evolution est une croyance) et de politique (pour eux les etats unis est "la nation de dieu" considere bush comme leur sauveur), toute leur geste quotidien est tournee vers cette religion de la priere en jouant au bowling ou de la culpabilite de danser quand c'est uniquement pour le plaisir. Le realisateur a le merite de ne pas commenter d'une voix doctrinaire mais d'utiliser pour apporter un contre champs a ces pratiques aussi idiotes qu'inquietantes les commentaires d'un animateur radio qui essaie de faire comprendre aux americains le danger de ces groupes consideres comme de sympathique uluberlu en montrant comment ceux-ci prennent peu a peu le pouvoir. bref un film qui annonce de longues annees de guerre de religion.

mercredi 18 avril 2007

Belle Toujours


J'avoue tout de suite je n'ai pas vu "belle de jour" ni aucun Bunuel, je sais c'est assez honteux on ne devrait pas ecrire des critiques de films sans avoir vu certains films dont "belle de jour" fait partie. Si j'evoque ce film c'est que "belle toujours" est une suite imaginee par Oliveira. Les personnages ont vieillit mais ont garde toute leur jeunesse comme c'est le cas chez ce cineaste. Husson, joue par Piccoli en pleine forme, retrouve l'heroine qui a change de visage mais pas de blondeur angelique, Deneuve etant remplacee par Ogier, et tente de la seduire.
Comme chez Rivette les mots ont beaucoup d'importance, le Verbe remplace la sexualite, on y parle avec delice de sexe. Mais la ou les films de Bunuel semblent marquer par un rapport trouble avec la religion (je n'ai pas vu de films mais lu des textes sur ce realisateur d'ou le "semble"), Oliveira assume pleinement son cote paillard. On n'a plus des anges qui se prostitue, mais des prostituees qu'on appelle des anges, meme si l'inversion n'est pas vraiment pris au serieux. Le film etant une petite sucrerie parfumee a la liqueur qui se savoure.

samedi 14 avril 2007

Le Vieux Jardin


Im sang-Soo continue, apres "the presdent's last bang" (son film peut-etre le plus reussi), a montrer un pan de l'histoire coreenne peu connue, celui d'un regime violent. Le heros est cette fois un ancien etudiant qui militait contre ce regime et se retrouve enferme durant plus de seize ans. Le film debute ainsi sur sa sortie, le cheveux grisonnant, sous la neige qui annonce une fin de vie, cette sortie n'etant pas tant une liberation que le rappel de tout ce qu'il a manque pour avoir choisi l'action politique. Il apprend que celle qu'il a aime est morte d'un cancer. Le film alterne ainsi le present plein de nostalgie et les souvenirs du passe. Le realisateur ne tombe pas dans le discour simpliste d'un etat oppressif qui brise le couple en montrant que c'est aussi le choix des individus qui luttent, pret a des sacrifices souvent inutiles. Il arrive ainsi a ce melange de douceur de la vie du couple avec de long silence contemplatif et la violence de la lutte sociale.

mercredi 11 avril 2007

Les Lip


Ce film s'inscrit dans une lignée de documentaires militants, de "charbon ardent" a "take out", qui retrace a chaque fois une entreprise en crise qui doit licencier et qui finalement est reprise ici par la force, mais parfois de maniere legale, par les ouvriers. Si les deux films cites suivaient au jour le jour l'evolution de cette nouvelle forme d'autogestion tourne ainsi vers l'avenir, "les lip" tente de retracer l'historique d'une lutte passe ce qui donne finalement un sentiment de melancolie meme si le film est parfois joyeux, sur un temps revolu avec ce constat amer sur la fin de la lutte des classes faites non pas par les ouvriers mais pas le dernier patron qui a dirige l'entreprise pour laisser place au tout marche et sa logique financiere. Ce film prend donc la forme d'une suite d'entrevue des differents acteurs de ce mouvement qui a conduit a l'occupation de l'usine lip dans les annees 70. cet aspect un peu austere de mise en scene permet finalement de faire son propre film. Cette lutte est meme souvent comique et decalee dans leur maniere de gerer les difficultes comme le lieu ou est stocke de leur butin qui reste secret jusqu'a la fin du film, comme un tresor de pirates.

jeudi 5 avril 2007

El Custodio


Ruben est le garde du corps d'un ministre argentin, son quotidien est donc lie a celui qu'il doit proteger, il n'a pas d'existence propre. Le realisateur montre ainsi l'ennuie de cette existence vide de sens qu'il tente de combler en faisant des portraits. Il arrive ainsi au debut a faire ressentir cette angoisse. L'utilisation de cadrage tres sophistiqué et vide de dialogue qui enferme et etouffe le spectateur pourrait etre interessant, mais cela devient tres vite une forme de manierisme. Le film finalement ennuie a ne pas evoluer, la lenteur se transforme peu a peu en longueur (pourtant le film ne dure qu'1h30), le final etrange et absurde ne semble justifier que par la necessite de liberer le spectateur.

mardi 3 avril 2007

Les Contes de Terremer


Une scene d'ouverture est assez significative de l'origine du film: on y voit un jeune prince tuer son pere. L'histoire est ainsi la fuite de ce prince torture. Ce manga est realise par Goro Miyasaki fils de Hayao dont les relations sont aussi complexe que les deux personnages de cette introduction, le pere ayant refuse que son fils tourne le manga. Pourtant cette rupture n'emeche pas un certain heritage dans la maniere de dessiner et dans le fond ecolo diffuse. On peut au regard de ce manga trouver des similitudes avec les personnages d'Hayao, avec ces machines sortis d'un roman de Jules Verne. Mais la ou les mangas du pere gardaient une certaine innocence, naivete dans ces histoires qui faisaient le charme de celles-ci, le fils tend vers le cote obscure, les personnages sont plus tortures et l'ennemi plus effrayant.
La limite de ce film ne vient pas tant de ce changement de ton, mais plutot dans l'ecriture de l'histoire qui est a la fois trop lineaire, les moments les plus reussis sont ceux ou le jeune heros se pose dans une ferme, ou l'histoire s'arrete. et le discours ecologique trop appuye, moralisateur. Il y a ainsi quelquechose d'assez ridicule dans cette maniere d'insister sur cet recherche de l'equilibre entre vie/mort, ombre/lumiere, gauche/droite (ah non ca c'est bayrou!).


jeudi 29 mars 2007

Ne touchez pas la hache


Rivette pour son dernier film adapte a nouveau un classique de la litterature, apres Diderot c'est a Balzac qu'il s'attaque avec "la duchesse de Langeais". Je ne sais pas si le film est fidele au roman et finalement cela n'est pas tres important meme si l'ecrit reste tres present dans ce film.
Que ce soit dans les dialogues ou dans l'utilisation de texte rythmant le film qui sert a la fois a recentrer le film sur la relation du couple joue par les magistraux Balibar et Depardieu (le fils) en vidant le film de toute action annexe, mais aussi renforcer les moment dramatiques comme lorsque la duchesse recherche son amant et que l'ecran noir affiche simplement "mais rien" (ou quelquechose comme ca). Le cinema de Rivette semble ainsi entretenir a l'ecrit le meme rapport que les deux amants du films, melange d'attraction, de seduction, de domination de l'un sur l'autre pour finalement se ne jamais etre ensemble. la litterature serait ainsi cette forme noble appartenant a une longue histoire, ayant ces codes, representée ici par la duchesse, et le cinema cette forme certes anoblie mais qui garde un aspect rustre de ses origines populaires symbolisée par le jeune general.
Mais c'est au de la de cette symbolique une histoire d'amour entre deux etres de milieu different et qui semble impossible compte tenu des conventions sociales et qui le deviendra par la maniere de preferer jouer le jeu de la seduction qui conduit a vouloir posseder l'autre, a le dominer et a passer ainsi a cote de leur histoire ce qui rend le film contemporain malgre les allures de film historique.

samedi 24 mars 2007

Lettres d'Iwo Jima


J'ai enfin pu voir la deuxieme partie de ce diptyque de Clint Eastwood. Apres avoir donne le point de vue américain de la bataille d'Iwo Jima avec "memoire de nos peres", voila le regard japonais avec ce film magnifique. En montrant les deux cotés de cette guerre,le realisateurs fait un geste politique admirable, tres humaniste. Mais c'est aussi un geste cinematographique en donnant une forme differente, renvoyant pour le film americain a l'age d'or d'un cinema hollywoodien qu'il deconstruit, et cette fois au cinema japonais d'Ozu et Kurozawa. C'est un ainsi a la fois un travail de memoire historique et cinephilique.
Cette fois le film est plus simple a suivre, moins d'aller-retour qui pouvaient perdre quelques esprits limites dans le film precedent. On retrouve le meme questionnement sur ce qu'est un veritable heros et du rapport entre celle definie par l'Etat qui prend ici la forme du suicide (avec une grande scene inquietante ou chacun se frappe une grenade contre le crane) et celle d'individus qui refusent la hierarchie et ont le courage de fuire. Il donne une image de cette ile tres inquietante avec ses nuages de cendres et ses arbres brules ou vie et mort se confondent (l'un des personnagese fait passer ainsi pour mort pour survivre).



vendredi 23 mars 2007

Les Temoins


Adrien aime Manu qui prefere Medhi marié avec Sarah amie d'Adrien. Le début du film de Techine suit avec grace l'insouciance de ces amours qui comme a la belote se jouent a quatres. C'est les annees 80, tout semble possible pour ses personnages, les couleurs sont chaudes, l'image est lumineuse. Une joie romanesque domine dans cette premiere partie faite de balade en bateau ou avion. Puis c'est l'arrivee de cette maladie venue d'ailleurs qui semble si mysterieuse, c'est le debut du sida et l'insouciance a disparu, la camera se pose, chacun fait face a la maladie a sa maniere, puis enfin le retour a une forme d'insouciance comme si la maladie avait disparue.
Le cineaste, dont le film est quasi autobiographique, arrive aidé de tres bons comediens ainsi a alterner destin individuel et collectif, souffle romanesque et realisme, a faire ressentir aussi bien la joie du debut que la gravité de la suite.

dimanche 18 mars 2007

Le 4eme morceau de la femme coupee en 3


Film aussi court que son titre est long, assez etrange, un ovni dans le paysage cinematographique actuelle.
Comme l'indique ce titre tres evocateur il s'agit d'un triptyque ou l'heroine jouee par la realisatrice, Laure Marsac, femme-enfant decalee qui tente de passer le permis de conduire ce qui lui permettrait de s'emanciper de son mari. Puis se retrouve bloquer dans un hypermarche au milieu de nulle part ses cles etant dans la voiture qui est fermee (ca arrive pas qu'aux autres ce genre de chose, mais passons...) pour ensuite revenir sur un souvenir d'enfance ou l'on voit dans un terminable voyage sur une autoroute avec sa mere.
Ce souvenir pourrait laisser croire a une explication psychologique eclairant les parties precedentes. Mais rien de cela heuruesement. Tout ce rouge n'a rien a voir a traumatisme de meme que la presence de ces voitures, mais uniquement parce que c'est joli. Et son film l'est, et c'est bien.

vendredi 16 mars 2007

Angel


j'avoue n'etre pas un grand amateur d'Ozon, je n'ai vu que deux de ses films, "8 femme" sympa et "swimming pool " nul, c'est donc avec mefiance que je suis alle voir son dernier film. La tentation premiere serait de penser qu'a l'instar de Flaubert, le realisateur pourrait dire "angel c'est moi". En effet c'est l'histoire d'un jeune anglaise du debut du XX eme siece qui conivaincue de son talent et desirant quitter son milieu populaire se lance dans l'ecriture de romans a l'eau de rose qui aura un succes. L'heroine n'a comme le realisateur pas de style (il est difficile de reconnaitre un de ses films, de se dire "c'est du ozon!") mais une certaine energie. D'ailleurs le film epouse la forme litteraire de la romanciere, celui d'une histoire d'amour et d'ascension sociale avec decor luxueux, violon et robes d'epoque qui conduit a se parallele ozon/angel.
Mais le realisateur est assez malin pour se detacher d'elle; Angel est (rarement) un ange et Ozon n'est pas (toujours) Angel, et apporte une noirceur cynique a son film. Il est aussi ce peintre dont Angel tombe amoureuse,qui peint sans couleur. Il est ainsi ce melange de surenchere et de vide.
On peut avoir aussi une lecture plus sociologique de ce film car l'ambition artistique et surtout sociale de l'heroine ne peut perdurer dans un univers de classe, elle garde des habitudes,maniere de parler et gouts qui trahissent ses origines populaires.

mardi 13 mars 2007

Le Direktor


Lars von Trier est de retour au danemark et au cinema avec une comedie cynique. Un directeur d'entreprise qui par lachete cree un personnage fictif "le directeur de tout" pour faire passer les decisions les plus douloureuses sans perdre de sa popularite aupres des employes doit faire appel a un ami, acteur fauche et arrogant, afin d' incarner ce president au moment de la vente de l'entreprise a un islandais irascible. On retrouve ainsi tout l'amour que porte le realisateur pour l'humanite. Cette absence de direction d'entreprise s'accompagne par une absence de cadrage et de raccord, le film etant "realise" par un programme informatique.
Cette vacuite de l'Art que semble denoncer le realisateur avec cet acteur "pretentieux donc fauche" donne sens aux procedes qui paraissaient jusque la denue de reflexion pour n'etre que de simples gadgets. Alors que le dogme pouvait donner le sentiment d'un refus du cinema, que cet absence de decors dans sa trilogie (dogville, manderlay) apparaissait au final creux, sa mise en scene par voie informatique parait finalement comme une ethique de l'humilite contre les grands discours sur l'esthetique pour se concentrer sur son sujet. une comedie sur le faux-semblant.

jeudi 8 mars 2007

Volem rien foutre al pais


Pierre Carles continue sa croisade contre le travail ou plutot contre le monde du travail avec ce nouveau film qui suit "attention danger travail". j'avoue ne pas avoir vu le precedent mais cela n'empeche pas de voir et saisir ce documentaire dans lequel le realisateur glane quelques images sur a la fois les limites du capitalisme et son ouverture vers la decroissance en filmant quelques neo ruraux fuyant la civilisation urbaine pour cultiver leur propres jardins. La force du film est ainsi que la forme epouse son propos: sa critique du travail est filme de maniere non travaillee, a priori destructuree, sa volonte de montrer une nouvelle forme de democratie conduit a faire dialoguer les images comme quand certains neoruraux regardent un film sur une manifestation en espagne puis la commentent. mais a trop questionner et a ne rien structurer ce film devient rapidement incoherent d'autant plus que les propos des personnes filmees sont rarement intelligibles voire stupîdes. Peut-on a la fois deplorer les delocalisations qui conduisent aux licenciements et le salariat, dans la mesure ou ces plans sociaux liberent l'individu de ce salariat alienant? peut-on faire l'apologie de ceux vivent au rmi en refusant de chercher un travail alors qu'eux meme vivent du travail des autres?cette vision du chacun autonome donc responsable que de lui-meme cassant ainsi toute forme de solidarite sociale pour des solidarites privees au sein d'une communaute reduite ressemble a une utopie liberale ou le salariat a disparu pour laisser a une mulititude d'entreprise, chacun creant sa propre activite? Finalement ce film donne par moment le sentiment de donner plus d'arguments au liberalisme a force de posture libertaire meme s'il a le merite de poser des questions.

samedi 24 février 2007

Bug


Tout commence par une vue aerienne sur un motel au milieu de nulle part, un telephone qui ne cesse de sonner sans que l'on sache pourquoi, ni par qui. L'angoisse s'installe ainsi et ne quitte plus l'heroine, une femme de l'amerique profonde, de ceux qui vivent seuls et boivent beaucoup, vivant dans de sinistres chambres de motels. Puis arrive un inconnu rencontre dans un bar. Dans n'importe quel film inde ce serait le debut d'une romance tumultueuse mais la on est chez Friedkin, realisateur entre autre de "l'exorciste". L'inconnu est un ancien militaire convaincu d'etre une victime d'experience militaire qui aurait introduit des insectes dans son corps. Cette parania va ainsi se propager devenant ainsi une metaphore de l'amerique qui par peur de l'inconnu conduit a l'autodestruction de ses membres. La femme bien que rationnelle devient progressivement convaincu de la presence d'insecte et le suit dans cette lutte guerriere malgre les rappels sur l'absence de preuve de ces insectes de la part de ses proches (un peu comme les armes de destructions massives pour filer la metaphore). Ce n'est finalement pas les insectes qui cree l'effroi chez le spectateur mais cet individu dont on devine rapidement la folie qui contamine la femme. Le realisateur met a mal alors une forme d'heroisme qui croyant en ses capacites hors-normes, ici la faculte de voir des insectes microscopiques, lui donne la legitimite dans une lutte absurde.


jeudi 22 février 2007

la vie des autres


Sur les nombreuses recommendations, intimidations, corruptions...j'ai fini par aller voir le fameux film allemand "la vie des autres" qui donne une vision non nostalgique de la periode communiste a contrario de "good bye lenin" en montrant la durete du regime avec ses arrestations arbitraires. Ici un artiste est mis sur ecoute uniquement parce que un ministre libidineux a des vus sur sa femme.
Le film est loin d'etre aussi extraordinaire que semblait laisser supposer l'accueil enthousiasme dans mon entourage. Tout d'abord la fin est assez mal ecrite abusant sur les ellipses et le pathos, de plus le film comporte certaines longueurs. Neanmoins ce n'est pas un mauvais film, l'aspect du personnage, un fonctionnaire zele de la stasi qui semble denue d'humanite mais qui est juste tres seul, et qui va vivre d'une certaine maniere par procuration la vie de l'autre, et s'attacher a cet artiste et surtout a sa femme, ce qui causera son echec au sein du systeme mais lui permettre de retrouver son humanite. Bref c'est un peu trop d'humanisme beat et d'idealisme naif pour vraiment crier au chef d'oeuvre.

mardi 20 février 2007

The Subsitute


Cet objet filmique non identifie en super 8 est sur Dhorasoo, joueur de foot a priori selectionne pour la coupe du monde. Je dis "a priori" car mon ignorance footballistique et tel que je ne connaissais pas ce personnage. J'entend deja certains se dire "comment! tu vas voir un film sur le foot alors que tu n'aimes pas ca!". Un tel raisonnement risque de conduire a ceux la une profonde deception. Les amoureux du ballon rond et de la biere tiede qui esperent revoir quelques moment nostalgiques de la derniere coupe du monde devraient passer leur chemin car c'est un film documentaire sur un joueur qui est voue a rester remplacant.
Sans le savoir ce projet de se filmer suggere par un ami-admirateur-chanteur Fred Poulet va d'une certaine maniere le sauver de la folie qui le menace face a cette forme d'isolement. Tout comme le heros d'un des livres qu'il a emmene pour cette coupe, "le joueur d'echec", il doit pour faire face a cette absence d'activite trouver un moyen de lutter contre l'ennui. Dans le livre c'est en imaginant des parties d'echec, ici en faisant un film.
Il y ainsi une forme de contraste entre ce qu'on imagine d'un tel evenement une forme de joie (malgre la defaite finale) et de moment extra-ordinaire, et ce joueur au contraire triste du fait a la fois de la frustration de ne pas participer et de ce sentiment de trahison par rapport a l'entraineur, et finalement ordinaire, ou ces journees consistent a s'habiller se nourrir, lire, travailler (ici en s'entrainant).

dimanche 11 février 2007

Inland Empire


Evoquer les films de Lynch est une tache difficile tellement ils restent hermetiques a toute forme d'analyse rationnelle, pas d'histoire, ni de message sur lequel s'appuyer. Les mauvaises langues diraient qu'il s'agit d'un pur exercice de style ennuyeux. Mais si la raison ne permet pas de saisir son film tout comme ces precedents, et qu'il faut s'abandonner, accepter de ne rien saisir, pour juste ressentir.
On retrouve en effet dans "inland empire" ce meme sentiment d'egarement que dans "mullholand drive" ou "lost highway". Alors que le debut donne l'illusion d'une trame avec une femme qui obtient le premier role dans un film qui se trouve etre le remake d'un film maudit qui n'aurait jamais vu la fin a cause de la mort de ses deux interpretes. Peu a peu tournage et vie de l'actrice se confonde, ou alors est-ce elle qui reve? j'avoue ne rien comprendre, pourtant cela n'empeche pas d'avoir peur. Les scenes semblent se repondre (au telephone) sans se suivre, ou l'inverse. On pourrait pour evoquer ce film dire que c'est le voyage terrifiant de l'heroine dans une sorte d'alice au pays de Lynch (on retrouve des references a ses films precedents) ou elle rencontre des prostituees, des hommes a tete de lapin et des polonais, mais ce serait donner le sentiment d'une certaine linearite du film alors que celui semble au contraire former une spirale autour de plusieurs dimensions qui nous hypnotise. Bref un tel film ne se raconte pas mais se vit.

samedi 10 février 2007

Mon frere se marie


Alors que la France envoie a la Suisse ce qu'elle a de pire en matiere culturelle, celle nous offre en echange ce petit film, (petit ne veut pas dire que c'est un film rate) de Jean Stephane Bron . C'est ce qu'on appelle en economie "un echange inegal"...
il s'agit d'une comedie douce amère sur une famille désagrégée qui se retrouve pour le jour du mariage de leur fils adoptif et faire ainsi croire aux parents adoptifs qui se sont invités a la noce qu'il forme une famille soudée (et catholique). Les retrouvailles apres de longues années de silence donnera l'occasion de quelques scenes tres droles, mais tres vite les conflits ressurgissent et l'amertume se substitue a l'humour. Pas de morale, ici, familialiste; chacun retourne a sa propre vie seuls mais plus legers.
Si la mise en scene est sobre, tout juste la mise en place de commentaires, filmés a posteriori du mariage par l'autre fils de la famille, viennent emaillés cette comedie, le jeu des acteurs est tres juste.

mardi 6 février 2007

Election 1 & 2


Il ne s'agit pas d'un documentaire sur l'actuelle et sinistre campagne presidentielle mais d'un diptique de Johnnie To realise en 2005 mais qui comme souvent pour ce cineaste ne sort que maintenant en France. Ce realisateur de hong-kong apparait comme un anti-John Woo dans sa facon de traiter d'un meme sujet, des histoires de lutte viril entre flics et voyous inspires des films de Melville, mais de maniere radicalement opposee. En effet alors que chez Woo, la violence est idealisee mettant en scene une lutte non pas d'individu, mais du Bien et du Mal (d'ailleurs chez lui les individus prennent successivement le visage de chaque partie), To inscrit ses recits dans un certain realisme quasi documentaire comme cette longue scene qui decrit les rituels de passation de pouvoir qui n'apporte rien a l'histoire, juste pour souligner l'importance de la tradition chez ces personnages malgre une tendance moderne a valoriser un individualime materialiste. Les scenes de violence ne sont pas esthetisees mais sont filmes avec tout ce qu'il peut y avoir de barbare, preferant l'utilisation des armes blanches qui permettent des corps a corps physique au contraire de Woo ou les gunfight sont filmes commes des balais aeriens metaphysique.
le sujet des deux films est comme son nom l'indique une election,non pas celle d'un homme politique mais du parrain de la triade pour un mandat de deux ans. L'aspect democratique n'est que de facades, To denoncant ainsi une forme de democratie de facade ,ou le gout du pouvoir conduit au meurtre de son adversaire. L'homme sage du premier episode devient un vieux loup qui ne veut pas lacher son trone au second.
To signe ainsi son film le plus noir (du moins de ceux que j'ai pu voir qui ne sont pas si nombreux)

lundi 5 février 2007

Festival du Court Metrage - Clermont 2007

I13-B1-I10-F3-A1...non ce n'est pas deux personnes jouant a la bataille navale, mais des festivaliers a clermont ferrand un fin janvier discutant des series de courts a voir ou a eviter. Comme chaque annee on a ce sentiment du "c'etait mieux l'annee precedente meme si dans l'ensemble c'est pas trop mal", de cette frustration de ne pas trouver Le Court qui fera date. On ne va pas aux seances par amour sincere pour le cinema mais dans une boulimie frenetique d'images, cherchant a depasser son record de l'annee precedente car rester pres de 10 heures dans une salle de cinema devient un exploit sportif dont on aime a se vanter.
Toutefois il s'agit aussi de cinema donc pour en venir a des aspects moins physiques et plus culturels,j'evoquerai les courts en commencant par la selection internationale, un trou de serrure sur les restes du monde.
Celui qui a eu le prix est comme chaque fois un film qui denonce grave, cette fois c'est la guerre avec une reference au "dormeur du val" (cela commence par un plan d'une prairie comme si elle etait vu par quelqu'un qui dormait, et donc on decouvre au final que c'est la derniere vision d'un reporter tue au rwanda)qui est la seule originalite au niveau mise en scene.
A l'oppose de cette denonciation (un peu vaine), un des autres courts est une sorte de conte de noel autour du tango qui comme tous les courts, y compris le precedent, reposent sur sa chute que je ne devoilerai pas. Celui-ci est assez sympathique et leger caracteristique de tous les films qui ont le prix du public. cote national jury et public se sont retrouves pour defendre un film aussi sympathique et leger avec un duo de gentil loser, un peu le "little miss sunshine" du court avec un enfant a qui on apprend les pires horreurs (cette fois a etre un pickpocket). des autres films il ne me reste pas grand chose.

dimanche 21 janvier 2007

Les climats


Film de Nuri Bilge Ceylan qui avait realisee le beau uzak traite de ce sujet quasi universelle celui du couple. Il s'agit plutot de la separation. On ne sait pas pourquoi, aucune explicatiion, mais on saisit tres vite que c'est la fin avec cet homme joue par le cineaste qui regarde des ruines pendant que sa femme s'ennuie. Ils ne se parlent plus et se quittent. Le film montre ainsi les regres, l'ennui de ce bourgeois (il est thesard) qui le pousse a la rejoindre. l'histoire est ainsi assez banale mais il arrive a donner chair en utilisant la camera dv qui lui permet d'etre proche de ses personnages. Le titre renvoit a l'importance des variations climatiques qui contrastent avec une certaine stabilite dans leur desunion. qu'ils neigent ou fassent beau, ils ne se comprennent jamais sont toujours en decallage avec leurs envies.

vendredi 19 janvier 2007

Le dernier des fous



Laurent Achard dont c'est le second film s'etait deja fait remarquer avec un court metrage "peur petit chasseur" qui avait eu au festival de clermont autant de sifflets que de prix, y compris, il me semble celui du public ce qui prouve que le public est loin de constituer une masse homogene qu'on a un peu trop tendance a opposer a la critique, mais je m'eloigne du sujet.A l'epoque ce court m'avait laisse un sentiment mitige il etait certes audacieux et arrivait a creer une certaine angoisse en ne montrant rien, uniquemment un plan fixe sur une cour avec un bruit de fond, celle d'une femme battue, mais un trop sec; ce film qui tend a etre une version longue de ce court me laisse le meme sentiment. En effet on retrouve le meme sujet celui d'un enfant de la campagne temoin de la délitescence familiale, entre le frere artiste, donc forcement homosexuel et tourmente, et une mere qui a pete les plombs, passant de la neurasthénie à l'hystérie, refuse de grandir ce qui se traduit au debut du film par une volonte de redoubler. Si le realisateur arrive a nous faire ressentir cette angoisse de l'enfant par petite touche, en utilisant comme dans sont court metrage le son, l'horreur qui est hors du champs et donc encore plus terrifiante car on s'imagine toujours le pire (comme ce moment ou la fille disparait dans l'eau et on la croit noyée). Toutefois si le film n'est pas ennuyeux (quoique l"ami qui a eu le courage de m'accompagner ne semble pas de cette avis...), il tombe un peu trop dans la surenchere de la folie pour etre completement convaincant.

mardi 16 janvier 2007

Daratt (saison seche)



Apres la Roumanie c'est un autre pays peu represente dans les salles obscures que je decouvre: le Tchad avec ce film de Mahamat-Saleh Haroun. Sur fond d'apres guerre civile ou bourreaux et victimes sont obliges de se cotoyer et vivre ensemble, un fils, akim qui signifie orphelin, part a la recherche de clui qui a tue son pere. Or le coupable est devenu boulanger et lui offre a manger et un travail. il aura ainsi du mal a le hair suffisemment pour pouvoir venger son pere. Une relation quasi filiale se noue entre eux. la mise en scene sobre avec une quasi unite de lieu - la boulangerie - permet de faire resentir toute la tension qui se noue, les longs silences dissimulent une violence contenue ou chaque personnage est petri de culpabilite, l'un pour avoir tue auparavant et l'autre pour ne pas pouvoir.

samedi 13 janvier 2007

12h08 a l'est de Bucarest


Certains pour reduire les maux de tete lies au lendemain de cuite utilise differents remedes comme vaincre l'alcool par l'alcool en prenant un truc fort. De mon cote, j'ai opte pour la solution film roumain. En general on y voit des personnages ivres ce qui permet de mieux s'identifier a eux.
Pour venir a des consideration plus cinematographiques, on peut dire que le cinema roumain se porte relativement bien. L'année derniere il y avait deja eu le tragi-comique "la mort de Dante Lazarescu" de Cristi Pulu ,qui racontait les dernieres heures d'un clochard refuses dans tous les hopitaux. On retrouve dans le film de Corneliu Porombulu le meme esprit critique de la societe roumaine en s'attaquant au moment mythique de la fin de Ceausescu au travers un faux debat televisuel d'un journal local d'une petite ville qui se demande s'ils ont partcipe a la revolution ou s'ils ont attendu que ca se passe. Ainsi la premiere partie du film est la presentation des personnages qui participent au debat, tous sont de sympathiques loser, en particulier un prof alcoolique crible de dettes; la deuxieme moitie etant le debat ou ce prof pretend avoir fait la revolution alors que tout le monde dit qu'il etait au bar (ce que compte tenu du debut du film on veut bien croire), le debat se transforme en proces sur sa non participation et plus generalement sur la lachete des habitants qui ont attendu que Ceausescu soit parti pour manifester leur enthousiasme.
Le realisateur ne fait pas preuve que d'un certain humour tout en gardant une certaine humanite mais aussi d'un talent de mise en scene et critique aussi une facon un peu mode de filmer (lorsque le journaliste reproche à son jeune cameraman de filmer camera a l'epaule) ou lors du tournage du debat en filmant mal les personnages (ce qui suppose que le realisateur est un point de vue sur la facon de filmer).

mardi 9 janvier 2007

samedi 6 janvier 2007

Paprika


Deja remarque pour son hitchockien "perfect blue",thriller qui melangeait realite et fantasme, Datoshi Kon continue de creuser ce theme du rapport realite/fiction avec ce nouveau manga. Si au niveau du dessin il n'atteind pas l'elegance d'un auteur comme Miyasake, le trait reste assez sommaire, il se distingue par sa capacite a creer des histoires complexes, parfois dur a comprendre (il a d'ailleurs participe au fameux "ghost in the shell"). Pour resume, il s'agit ici d'une machine capable de filmer les reves afin de guerir les patients mais qui est vole. les scientifiques qui ont cree cette machine decide de partir a sa recherche aide d'un flic, avant qu'elle soit utiliser pour de mauvaises raisons comme le controle des reves. "paprika" est le nom de l'avatar que se cree une des scientifiques dans cette univers des reves. Le film alterne ainsi realisme policier et image onirique assez delirante, la separration devient de plus en plus flou pour finir par se melanger. Il ne s'agit pas ici d'une forme de metaphysique comme on peut le retrouver dans les romans de Philip K Dick ou les films de David Cronenberg sur le doute existencialiste: reve t on a cet avatar ou es t' on le reve de celui-ci?mais plutot sur la necessite de la coexistence du reel et de l'imaginaire. c'est justement cet absence de reel trouble qui donne le sentiment parfois d'une longue succession de scene revee et d'enquete policieres.

vendredi 5 janvier 2007

Le Grand Appartement



Vu il y a deja plus d'une semaine, de ce film de Pascal Thomas il ne me reste qu'un vague souvenir, a la fois symathique mais inegal. On sent qu'acteur et le resque de l'equipe on prie un certain plaisir a le faire, qu'un vent libertaire souffle de ce film ou le realisateur s'affranchie de tout code. mais a trop refuser de diriger quoique ce soit le resultat finit par etre bancal. Ainsi les acteurs ont un jeu parfois approximatifs, en particulier la charmante Laetitia Casta qui tient difficilement le role principal. L'histoire n'a guere d'importance tellement elle est mince; de sympathiques bobos (on peut apprecier d'ailleurs que ceux-ci sont montres de facon non sectaire a l'heure ou ils sont tant decries) sont menaces d'un immense appartement, beneficiant jusque la de la loi de 48 qui fixe les loyers. Pascal Thomas continue ainsi de construire son oeuvre rabelaisienne de petits films legers.

mardi 2 janvier 2007

bilan 2006

exercice assez pueril mais tres amusant auquel s'adonne toute critique qui se respecte est celui de faire le top 5-10-20 ou plus, ou moins, selon le nombre de films vus et la volonte de se les rememorer. j'ai opte pour le moins fatiguant qui consiste a en garder 5 (quoique elimine des films peut etre tres douloureux, on culpabilise de ne pas mettre certains), et les gagnants sont - roulement de tambour -

1. le nouveau monde de Terence Malick
2. Dans Paris de Christophe Honore
3. Caïman de Nanni Moretti
4. Bled Number One de Rabah Ameur-Zaimeche
5. Coeur de Alain Resnais