samedi 24 février 2007

Bug


Tout commence par une vue aerienne sur un motel au milieu de nulle part, un telephone qui ne cesse de sonner sans que l'on sache pourquoi, ni par qui. L'angoisse s'installe ainsi et ne quitte plus l'heroine, une femme de l'amerique profonde, de ceux qui vivent seuls et boivent beaucoup, vivant dans de sinistres chambres de motels. Puis arrive un inconnu rencontre dans un bar. Dans n'importe quel film inde ce serait le debut d'une romance tumultueuse mais la on est chez Friedkin, realisateur entre autre de "l'exorciste". L'inconnu est un ancien militaire convaincu d'etre une victime d'experience militaire qui aurait introduit des insectes dans son corps. Cette parania va ainsi se propager devenant ainsi une metaphore de l'amerique qui par peur de l'inconnu conduit a l'autodestruction de ses membres. La femme bien que rationnelle devient progressivement convaincu de la presence d'insecte et le suit dans cette lutte guerriere malgre les rappels sur l'absence de preuve de ces insectes de la part de ses proches (un peu comme les armes de destructions massives pour filer la metaphore). Ce n'est finalement pas les insectes qui cree l'effroi chez le spectateur mais cet individu dont on devine rapidement la folie qui contamine la femme. Le realisateur met a mal alors une forme d'heroisme qui croyant en ses capacites hors-normes, ici la faculte de voir des insectes microscopiques, lui donne la legitimite dans une lutte absurde.


jeudi 22 février 2007

la vie des autres


Sur les nombreuses recommendations, intimidations, corruptions...j'ai fini par aller voir le fameux film allemand "la vie des autres" qui donne une vision non nostalgique de la periode communiste a contrario de "good bye lenin" en montrant la durete du regime avec ses arrestations arbitraires. Ici un artiste est mis sur ecoute uniquement parce que un ministre libidineux a des vus sur sa femme.
Le film est loin d'etre aussi extraordinaire que semblait laisser supposer l'accueil enthousiasme dans mon entourage. Tout d'abord la fin est assez mal ecrite abusant sur les ellipses et le pathos, de plus le film comporte certaines longueurs. Neanmoins ce n'est pas un mauvais film, l'aspect du personnage, un fonctionnaire zele de la stasi qui semble denue d'humanite mais qui est juste tres seul, et qui va vivre d'une certaine maniere par procuration la vie de l'autre, et s'attacher a cet artiste et surtout a sa femme, ce qui causera son echec au sein du systeme mais lui permettre de retrouver son humanite. Bref c'est un peu trop d'humanisme beat et d'idealisme naif pour vraiment crier au chef d'oeuvre.

mardi 20 février 2007

The Subsitute


Cet objet filmique non identifie en super 8 est sur Dhorasoo, joueur de foot a priori selectionne pour la coupe du monde. Je dis "a priori" car mon ignorance footballistique et tel que je ne connaissais pas ce personnage. J'entend deja certains se dire "comment! tu vas voir un film sur le foot alors que tu n'aimes pas ca!". Un tel raisonnement risque de conduire a ceux la une profonde deception. Les amoureux du ballon rond et de la biere tiede qui esperent revoir quelques moment nostalgiques de la derniere coupe du monde devraient passer leur chemin car c'est un film documentaire sur un joueur qui est voue a rester remplacant.
Sans le savoir ce projet de se filmer suggere par un ami-admirateur-chanteur Fred Poulet va d'une certaine maniere le sauver de la folie qui le menace face a cette forme d'isolement. Tout comme le heros d'un des livres qu'il a emmene pour cette coupe, "le joueur d'echec", il doit pour faire face a cette absence d'activite trouver un moyen de lutter contre l'ennui. Dans le livre c'est en imaginant des parties d'echec, ici en faisant un film.
Il y ainsi une forme de contraste entre ce qu'on imagine d'un tel evenement une forme de joie (malgre la defaite finale) et de moment extra-ordinaire, et ce joueur au contraire triste du fait a la fois de la frustration de ne pas participer et de ce sentiment de trahison par rapport a l'entraineur, et finalement ordinaire, ou ces journees consistent a s'habiller se nourrir, lire, travailler (ici en s'entrainant).

dimanche 11 février 2007

Inland Empire


Evoquer les films de Lynch est une tache difficile tellement ils restent hermetiques a toute forme d'analyse rationnelle, pas d'histoire, ni de message sur lequel s'appuyer. Les mauvaises langues diraient qu'il s'agit d'un pur exercice de style ennuyeux. Mais si la raison ne permet pas de saisir son film tout comme ces precedents, et qu'il faut s'abandonner, accepter de ne rien saisir, pour juste ressentir.
On retrouve en effet dans "inland empire" ce meme sentiment d'egarement que dans "mullholand drive" ou "lost highway". Alors que le debut donne l'illusion d'une trame avec une femme qui obtient le premier role dans un film qui se trouve etre le remake d'un film maudit qui n'aurait jamais vu la fin a cause de la mort de ses deux interpretes. Peu a peu tournage et vie de l'actrice se confonde, ou alors est-ce elle qui reve? j'avoue ne rien comprendre, pourtant cela n'empeche pas d'avoir peur. Les scenes semblent se repondre (au telephone) sans se suivre, ou l'inverse. On pourrait pour evoquer ce film dire que c'est le voyage terrifiant de l'heroine dans une sorte d'alice au pays de Lynch (on retrouve des references a ses films precedents) ou elle rencontre des prostituees, des hommes a tete de lapin et des polonais, mais ce serait donner le sentiment d'une certaine linearite du film alors que celui semble au contraire former une spirale autour de plusieurs dimensions qui nous hypnotise. Bref un tel film ne se raconte pas mais se vit.

samedi 10 février 2007

Mon frere se marie


Alors que la France envoie a la Suisse ce qu'elle a de pire en matiere culturelle, celle nous offre en echange ce petit film, (petit ne veut pas dire que c'est un film rate) de Jean Stephane Bron . C'est ce qu'on appelle en economie "un echange inegal"...
il s'agit d'une comedie douce amère sur une famille désagrégée qui se retrouve pour le jour du mariage de leur fils adoptif et faire ainsi croire aux parents adoptifs qui se sont invités a la noce qu'il forme une famille soudée (et catholique). Les retrouvailles apres de longues années de silence donnera l'occasion de quelques scenes tres droles, mais tres vite les conflits ressurgissent et l'amertume se substitue a l'humour. Pas de morale, ici, familialiste; chacun retourne a sa propre vie seuls mais plus legers.
Si la mise en scene est sobre, tout juste la mise en place de commentaires, filmés a posteriori du mariage par l'autre fils de la famille, viennent emaillés cette comedie, le jeu des acteurs est tres juste.

mardi 6 février 2007

Election 1 & 2


Il ne s'agit pas d'un documentaire sur l'actuelle et sinistre campagne presidentielle mais d'un diptique de Johnnie To realise en 2005 mais qui comme souvent pour ce cineaste ne sort que maintenant en France. Ce realisateur de hong-kong apparait comme un anti-John Woo dans sa facon de traiter d'un meme sujet, des histoires de lutte viril entre flics et voyous inspires des films de Melville, mais de maniere radicalement opposee. En effet alors que chez Woo, la violence est idealisee mettant en scene une lutte non pas d'individu, mais du Bien et du Mal (d'ailleurs chez lui les individus prennent successivement le visage de chaque partie), To inscrit ses recits dans un certain realisme quasi documentaire comme cette longue scene qui decrit les rituels de passation de pouvoir qui n'apporte rien a l'histoire, juste pour souligner l'importance de la tradition chez ces personnages malgre une tendance moderne a valoriser un individualime materialiste. Les scenes de violence ne sont pas esthetisees mais sont filmes avec tout ce qu'il peut y avoir de barbare, preferant l'utilisation des armes blanches qui permettent des corps a corps physique au contraire de Woo ou les gunfight sont filmes commes des balais aeriens metaphysique.
le sujet des deux films est comme son nom l'indique une election,non pas celle d'un homme politique mais du parrain de la triade pour un mandat de deux ans. L'aspect democratique n'est que de facades, To denoncant ainsi une forme de democratie de facade ,ou le gout du pouvoir conduit au meurtre de son adversaire. L'homme sage du premier episode devient un vieux loup qui ne veut pas lacher son trone au second.
To signe ainsi son film le plus noir (du moins de ceux que j'ai pu voir qui ne sont pas si nombreux)

lundi 5 février 2007

Festival du Court Metrage - Clermont 2007

I13-B1-I10-F3-A1...non ce n'est pas deux personnes jouant a la bataille navale, mais des festivaliers a clermont ferrand un fin janvier discutant des series de courts a voir ou a eviter. Comme chaque annee on a ce sentiment du "c'etait mieux l'annee precedente meme si dans l'ensemble c'est pas trop mal", de cette frustration de ne pas trouver Le Court qui fera date. On ne va pas aux seances par amour sincere pour le cinema mais dans une boulimie frenetique d'images, cherchant a depasser son record de l'annee precedente car rester pres de 10 heures dans une salle de cinema devient un exploit sportif dont on aime a se vanter.
Toutefois il s'agit aussi de cinema donc pour en venir a des aspects moins physiques et plus culturels,j'evoquerai les courts en commencant par la selection internationale, un trou de serrure sur les restes du monde.
Celui qui a eu le prix est comme chaque fois un film qui denonce grave, cette fois c'est la guerre avec une reference au "dormeur du val" (cela commence par un plan d'une prairie comme si elle etait vu par quelqu'un qui dormait, et donc on decouvre au final que c'est la derniere vision d'un reporter tue au rwanda)qui est la seule originalite au niveau mise en scene.
A l'oppose de cette denonciation (un peu vaine), un des autres courts est une sorte de conte de noel autour du tango qui comme tous les courts, y compris le precedent, reposent sur sa chute que je ne devoilerai pas. Celui-ci est assez sympathique et leger caracteristique de tous les films qui ont le prix du public. cote national jury et public se sont retrouves pour defendre un film aussi sympathique et leger avec un duo de gentil loser, un peu le "little miss sunshine" du court avec un enfant a qui on apprend les pires horreurs (cette fois a etre un pickpocket). des autres films il ne me reste pas grand chose.