lundi 28 mai 2007

Apres lui


Tout comme "les chansons d'amour", "apres lui" est un film sur le deuil, d'ailleurs honore, realoisateur du premier, a participe a l'ecriture du second, ce qui expliquerait une certaine proximite. Mais si les deux films ont un sujet assez proche, le traitement est different la honore apporte la douceur et la melancolie d'une chanson pop, morel prefere la lourdeur et la noirceur d'un gros rock. Or le sujet est deja suffisamment lourd en soi: une mere perd son fils et decide de s'occuper du meilleur ami de celui-ci, nouant ainsi une relation assez ambigue avec lui, presqu'incestueuse, comme lorsqu'il lui dit "je te vais montrer que je suis un mec" ou quand elle se met a l'embrasser, a chaque fois on s'imagine le pire (ou alors c'est juste moi qui est un esprit un peu pervers), le "lui" du titre renvoie ainsi autant au fils qu'a son ami apres qui court la mere.
Certes le film est porte magistralement par catherine deneuve, plutot bien filme et bien ecrit, et malgre les sous entendus un peu pervers, ce film prend trop le chemin d'un bon telefilm avec drame familial psychologique lourd de pathos que celui d'un bon film.

dimanche 27 mai 2007

Heroes


Alors que la serie "heroes" vient de finir - c'est la periode helas des "season final" - de facon etrange et decevante (mais je n'en dirai pas plus sur cet episode pour ne rien devoiler), j'en profite pour faire un bilan de cette serie. Comme son nom l'indique il s'agit d'une serie sur un ensemble de super heros, facon xmen. Il existait deja une serie ou un groupe d'individus dotes de super pouvoirs qui etaient a la fois une force pour eux mais aussi une fatalite qui les rendaient anormaux, consideres comme des monstres. Il s'agissait de "4400" mais il manquait quelquechose a cette serie pour en faire une bonne serie malgre son postulat de depart, elle etait a la fois trop serieuse dans son discour et trop ridicule dans sa forme avec notemment ce duo de flic-scientifique qui semblait parodier le duo mulder/scully; il manquait un vrai talent d'ecriture et un bon casting a cette serie. "Heroes" a su ainsi eviter de tels defauts avec de bons acteurs et un scenario bien ecrit. On retrouve comme dans toute serie de super heros (voir le dossier realise dans http://www.generiques-mag.com/) ce desir de normalite, le pouvoir etant quelquechose d'a la fois de monstrueux et de divin, un savant melange de legerete avec reference aux comics, a certains personnages de series adolescentes comme la cheerleaders (ah le fameux refrain "save the cheerleader, save the world" qui revient regulierement comme une chanson pop) et de discours plus profonds sur la norme, le destin.

samedi 26 mai 2007

Chanson d'amour


"Chanson d'amour" aurait pu s'appeler chanson de deuil mais c'est moins beau. hommage a demy, a la nouvelle vague...tout ca a ete dit pour ce film tout comme pour precedent ("Dans paris") donc pas la peine d'en rajouter meme si c'est en partie vrai mais ce n'est rendre hommage a Honore qui merite mieux que ce cote postmoderne desuet pour parler du film pour lui-meme. D'abord ce qu'il n'est pas: une comedie romantique legere et libertaire faisant l'apologie de l'amour a trois. Ensuite ce qu'il est: un film triste et emouvant comme une chanson pop, un film sur le travail de deuil, sur la difficulte d'oublier un etre aime finissant sur cette belle conclusion: "aime moins mais aime moi longtemps". C'est aussi la solitude de chacun face a une meme perte, chacun faisant face differemment a la mort d'un proche. Chanson d'amour est ainsi beaucoup moins leger que "dans paris" meme si parfois une certaine legerete surgit pour eviter les pesanteurs du sujet.

mardi 22 mai 2007

Amer Beton


Cette nouvelle production de la maison ghibli apres le recent "conte de terremer" donne le sentiment d'une tournure plus sombre. Apres un certain optimisme ecolo, c'est la noirceur qui domine dans ce manga et le precedent. Toutefois, contrairement a terremer, celui-ci detonne au niveau dessin qui parait plus simple, moins travaille au niveau des personnages, qui rappelle que le realisateur est d'origine americaine et qu'on est parfois plus proche des simpsons que de princesse mononoke. Le sujet rappelle un autre anglosaxon, Dickens, avec cette histoire de deux orphelins qui vivent de larcin, des oliver twist en plus moderne, semant la terreur dans un quartier d'une ville indefinie. Un dangereux truand qui veut raser le quartier pour en faire un immense luna park veut se debarrasser de ces jeunes voyous.
Alors qu'on aurait pu imaginer que ce manga allait prendre des tonalites assez sombres facon batman, les couleurs sont tres legeres se placant du cote enfantin des heros. Le melange de douceur et d'amertume est plutot reussie sans ce final grotesque, entre un mauvais trip et un film de danny boyle.

lundi 21 mai 2007

Pee Wee's big adventure


La sortie d'un des premiers films de tim burton (peut-etre meme son premier) est l'occasion de decouvrir une de ses oeuvres les plus reussies ou on retrouve un des themes chers a ce realisateur, celui de l'enfance et de la marginalite, d'une certaine innocence qu'il perdra peu a peu pour faire des films plus normaux et commercial.
Le sujet de ce film est assez mince, pee wee, individu a l'age indetermine, une sorte d'enfant dans un corps d'adulte part a la recherche de son velo vole. Cette histoire prend ainsi la forme d'un road movie ou le heros croise une amerique burlesque, peuple de sympathiques marginaux pour finir dans une course poursuite au sein des studios de la warner permettant de rendre hommage a certain age d'or du cinema americain.
Le realisateur semble ainsi mettre en parallele l'enfance de l'individu et celle du cinema. Le burlesque rappelle les films de chaplin comme les "temps modernes" - l'organisation du petit dejeuner au debut du film rappelle l'organisation fordiste au debut du film de chaplin- renforce par le jeu de l'acteur tres mimique, on aurait presque pu imaginer le film muet, voire souhaiter tant les ricanements de l'acteur peuvent parfois enerver.

samedi 19 mai 2007

Zodiac


Alors que Fincher a tendance a faire dans la surenchere visuelle, le tape-a-l'oeil qui finit par donner la nausee, son dernier film est etrangement sobre ce qui explique peut-etre un certain succes critiques. S'il a realise son meilleur film c'est parce qu'il a fait un film qui ne lui ressemble a priori pas. Zodiac reprend ainsi le meme sujet que "seven", celui du serial killer qui terrorise l'amerique, mais videe de tout. pour s'interesser non plus a l'enquete et au meurtre (meme s'il arrive a donner quelques frayeurs) mais au consequence de celle-ci sur les differents heros que ce soit les flics ou les journalistes qui cherchent cette verite au depriment d'eux-memes, de leur vie personnelle. Ainsi le film se construit en deux temps desequilibres l'un lent ou flics et journalistes enquetent sur une serie de meurtres signes par un certain zodiac accompagnes de lettres codees (histoire vraie qui semble avoir marque le realisateur jeune a l'epoque ou se deroule l'histoire), puis le renoncement et la reprise de l'enquete par un des journalistes quelques annees plutard.
Toutefois un tel depouillement est aussi la limite du film qui finit par epuiser le spectateur sur la longueur, 2h30 d'enquetes et pas un suspect, c'est beaucoup! S'il s'agit du meilleur de ce realisateurs est-ce suffisant pour dire que c'est un bon film? non juste pour dire combien les autres n'etaient pas bons.

dimanche 13 mai 2007

Spiderman 3


C'est avec un peu de mefiance que je suis alle voir le dernier opus de cette grosse machine hollywoodienne, pas que je sois contre ce genre de films, j'avais meme trouve bien les deux films precedents mais deux personnes, dont je tairai l'identite car la delation n'est pas mon truc et je ne voudrai pas nuire a leur carriere de professeur de physique et de docteur en litterature, avait ete decu par ce film. Il est vrai que ce film est moins leger que les deux premiers, les scenes d'actions ne sont pas pas contrebalances par des moments plus legers de batifolage amoureux qui rappelle le cote humain trop humain de ce superheros. Toutefois cette suite plus sombre est assez logique dans cette trilogie car le heros a vieilli, n'est plus un adolescent dont le corps changeant en celui de spiderman pouvait etre mis en paralelle avec le corps changeant d'un adolescent; c'est la fin des illusions et des doutes pour laisser place a l'amertume et l'arrogance. Il accepte finalement son statut de superheros. Pleinement integre il devient finalement un vieux con, pendant que son amie galere pour trouver un travail. cet noirceur est accentue par ce machin venu d'ailleurs qui accentue les traits de caractere de celui qui le recoit conduit a vouloir se venger contre celui qui a tue son oncle, un personnage torture qui devient apres un accident technologique un homme en sable qui lui permet de prendre n'importe quel forme (un des mechants les plus reussis de la serie). Helas la fin n'est pas a la hauteur en devenant soudainement plus mielleux, ou tout le monde se pardonne, amen. neanmoins cela reste un bon film a la hauteur de ses precedents.

mercredi 9 mai 2007

Still Life


En peu de films (quatre) , Jia Zhang Ke s'est installe comme un des auteurs les plus importants de cette decennie, son dernier film a ainsi ete recompense a juste titre a Venise en obtenant le lion d'or.
Apres un pacte d'attraction reproduisant different sites du monde entier dans "the world",le realisateur s'interesse au projet d'un enorme barrage. Le pretexte de deux histoires relativement proches un homme retourne dans sa ville pour chercher sa femme et sa fille qu'il n'a pas revu depuis 16 ans, et une femme cherche a joindre son mari pour divorcer. tout comme dans son film precedent ces differentes micro histoires ne semble pas ce qui interesse le realisateur, mais c'est un lieu irreel le veritable sujet du film dans un rapport passe-present qui est symbolise par ses immeubles detruits. Le site semble si fantastique avec ses nombreuses ruines que lorqu'un monument etrange s'envole la chose parait finalement banal ou encore quand un homme joue au funambule. Jia zhang ke realise ainsi une peinture magnifique et inquietante de cette modernisation de la Chine.