jeudi 26 avril 2007

Tres bien, merci


A l'heure ou sarkozy sera peut-etre president, ce film tombe a pic en debutant sur une scene de violence policiere ordinaire, un banal controle d'identite qui conduit le heros, un comptable joue par le toujours tres bon Melki, temoin volontaire de cette scene, dans les meandres kafkaiens de l'administrations francaise. le titre du film renvoit ainsi a cette phrase qui l'on repond machinalement, cette convention sociale qui veut que quand on rencontre quelqu'un on echante "ca va" - "tres bien, merci" independamment du souci de l'etat de sante de la personne rencontree. Cette forme apparemment hypocrite permet ainsi de maintenir l'ordre social. lorsque notre comptable voudra cesser de se plier a cet ordre de resister pour avoir un peu de transparence et de verite en etant temoin puis en voulant faire valoir ses droits il devra faire face a l'enfermement psychiatrique, filme a l'instar de "roi et reine" comme un lieu de repos plus que comme une prison, puis a l'exclusion par le chomage, la ré-integration se realisant finalement par un mensonge que je ne devoilerait. La realisatrice ne choisit pas pour aborder son sujet la voie du pamphlet sentencieux, mais celui de la comedie absurde jouant sur le decalage entre la bonne volonte des individus et leur absence de moyens.

mardi 24 avril 2007

Jesus Camp


le film le plus terrifiant et drole (car tout film d'horreur a une part de risible) de l'annee est un documentaire americain. "jesus camp" suit ainsi des evangelistes qui derriere leur visage sympathique sont de dangereux fondamentalistes qui prennent comme exemple les musulmans. Comme le souligne la chef d'un camp qui a pour but d'"apprendre" aux enfants les doctrines religieuses afin de les transformer en petit soldat pret a donner la vie a jesus,les palestiniens, apprennent a leurs a se servir de grenade des l'age de cinq ans il faut que les chretiens arrivent a en faire autant. Ainsi ses jeunes evangelistes ne connaissent que la religion qui fait office de science (on leur dit que la theorie de l'evolution est une croyance) et de politique (pour eux les etats unis est "la nation de dieu" considere bush comme leur sauveur), toute leur geste quotidien est tournee vers cette religion de la priere en jouant au bowling ou de la culpabilite de danser quand c'est uniquement pour le plaisir. Le realisateur a le merite de ne pas commenter d'une voix doctrinaire mais d'utiliser pour apporter un contre champs a ces pratiques aussi idiotes qu'inquietantes les commentaires d'un animateur radio qui essaie de faire comprendre aux americains le danger de ces groupes consideres comme de sympathique uluberlu en montrant comment ceux-ci prennent peu a peu le pouvoir. bref un film qui annonce de longues annees de guerre de religion.

mercredi 18 avril 2007

Belle Toujours


J'avoue tout de suite je n'ai pas vu "belle de jour" ni aucun Bunuel, je sais c'est assez honteux on ne devrait pas ecrire des critiques de films sans avoir vu certains films dont "belle de jour" fait partie. Si j'evoque ce film c'est que "belle toujours" est une suite imaginee par Oliveira. Les personnages ont vieillit mais ont garde toute leur jeunesse comme c'est le cas chez ce cineaste. Husson, joue par Piccoli en pleine forme, retrouve l'heroine qui a change de visage mais pas de blondeur angelique, Deneuve etant remplacee par Ogier, et tente de la seduire.
Comme chez Rivette les mots ont beaucoup d'importance, le Verbe remplace la sexualite, on y parle avec delice de sexe. Mais la ou les films de Bunuel semblent marquer par un rapport trouble avec la religion (je n'ai pas vu de films mais lu des textes sur ce realisateur d'ou le "semble"), Oliveira assume pleinement son cote paillard. On n'a plus des anges qui se prostitue, mais des prostituees qu'on appelle des anges, meme si l'inversion n'est pas vraiment pris au serieux. Le film etant une petite sucrerie parfumee a la liqueur qui se savoure.

samedi 14 avril 2007

Le Vieux Jardin


Im sang-Soo continue, apres "the presdent's last bang" (son film peut-etre le plus reussi), a montrer un pan de l'histoire coreenne peu connue, celui d'un regime violent. Le heros est cette fois un ancien etudiant qui militait contre ce regime et se retrouve enferme durant plus de seize ans. Le film debute ainsi sur sa sortie, le cheveux grisonnant, sous la neige qui annonce une fin de vie, cette sortie n'etant pas tant une liberation que le rappel de tout ce qu'il a manque pour avoir choisi l'action politique. Il apprend que celle qu'il a aime est morte d'un cancer. Le film alterne ainsi le present plein de nostalgie et les souvenirs du passe. Le realisateur ne tombe pas dans le discour simpliste d'un etat oppressif qui brise le couple en montrant que c'est aussi le choix des individus qui luttent, pret a des sacrifices souvent inutiles. Il arrive ainsi a ce melange de douceur de la vie du couple avec de long silence contemplatif et la violence de la lutte sociale.

mercredi 11 avril 2007

Les Lip


Ce film s'inscrit dans une lignée de documentaires militants, de "charbon ardent" a "take out", qui retrace a chaque fois une entreprise en crise qui doit licencier et qui finalement est reprise ici par la force, mais parfois de maniere legale, par les ouvriers. Si les deux films cites suivaient au jour le jour l'evolution de cette nouvelle forme d'autogestion tourne ainsi vers l'avenir, "les lip" tente de retracer l'historique d'une lutte passe ce qui donne finalement un sentiment de melancolie meme si le film est parfois joyeux, sur un temps revolu avec ce constat amer sur la fin de la lutte des classes faites non pas par les ouvriers mais pas le dernier patron qui a dirige l'entreprise pour laisser place au tout marche et sa logique financiere. Ce film prend donc la forme d'une suite d'entrevue des differents acteurs de ce mouvement qui a conduit a l'occupation de l'usine lip dans les annees 70. cet aspect un peu austere de mise en scene permet finalement de faire son propre film. Cette lutte est meme souvent comique et decalee dans leur maniere de gerer les difficultes comme le lieu ou est stocke de leur butin qui reste secret jusqu'a la fin du film, comme un tresor de pirates.

jeudi 5 avril 2007

El Custodio


Ruben est le garde du corps d'un ministre argentin, son quotidien est donc lie a celui qu'il doit proteger, il n'a pas d'existence propre. Le realisateur montre ainsi l'ennuie de cette existence vide de sens qu'il tente de combler en faisant des portraits. Il arrive ainsi au debut a faire ressentir cette angoisse. L'utilisation de cadrage tres sophistiqué et vide de dialogue qui enferme et etouffe le spectateur pourrait etre interessant, mais cela devient tres vite une forme de manierisme. Le film finalement ennuie a ne pas evoluer, la lenteur se transforme peu a peu en longueur (pourtant le film ne dure qu'1h30), le final etrange et absurde ne semble justifier que par la necessite de liberer le spectateur.

mardi 3 avril 2007

Les Contes de Terremer


Une scene d'ouverture est assez significative de l'origine du film: on y voit un jeune prince tuer son pere. L'histoire est ainsi la fuite de ce prince torture. Ce manga est realise par Goro Miyasaki fils de Hayao dont les relations sont aussi complexe que les deux personnages de cette introduction, le pere ayant refuse que son fils tourne le manga. Pourtant cette rupture n'emeche pas un certain heritage dans la maniere de dessiner et dans le fond ecolo diffuse. On peut au regard de ce manga trouver des similitudes avec les personnages d'Hayao, avec ces machines sortis d'un roman de Jules Verne. Mais la ou les mangas du pere gardaient une certaine innocence, naivete dans ces histoires qui faisaient le charme de celles-ci, le fils tend vers le cote obscure, les personnages sont plus tortures et l'ennemi plus effrayant.
La limite de ce film ne vient pas tant de ce changement de ton, mais plutot dans l'ecriture de l'histoire qui est a la fois trop lineaire, les moments les plus reussis sont ceux ou le jeune heros se pose dans une ferme, ou l'histoire s'arrete. et le discours ecologique trop appuye, moralisateur. Il y a ainsi quelquechose d'assez ridicule dans cette maniere d'insister sur cet recherche de l'equilibre entre vie/mort, ombre/lumiere, gauche/droite (ah non ca c'est bayrou!).