samedi 9 septembre 2006

Jardins en automne

Iosseliani aime les plaisirs de l'existence, avait deja montre cela dans "adieu plancher des vaches", pourtant cela ne l'empeche pas de débuter son dernier film par une fabrique de cercueil. Est-ce l'age qui le rendrait soudain plus macabre? On se rend tres vite compte qu'il s'agit la d'une fausse piste farceuse - cet esprit farceur est tres present dans le film, comme par exemple quand le realisateur prend Piccoli pour jouer le role de la mere du heros- en transformant cette boutique en joyeuse foire d'empoigne pour un cercueil. On retrouve, ainsi, face a la mort, le meme esprit hedoniste. Le film se tourne ensuite vers un ministre francais dont on ne sait rien de sa mission; tout ce que le realisateur nous montre est l'ennui de cet homme politique, restant passif alors que la population gronde au loin, attendant surement qu'on le renvoie chez lui, ce qui arrive tres vite. Il retrouve ainsi ses proches et regoute a cette douceur de vivre, de manger et s'enivrer avec ses anciens amis, de faire du roller,...tous ses petits plaisirs que le realisateur sait si bien filmer et faire partager. Chaque plan existe pour eux-memes sans ce soucier du suivant et preferant à la logique narrative,celle de la dérive. Seul le présent compte, meme si parfois il est douloureux. Le heros tombe souvent a force de boire, de faire du roller...

Le jardin du titre tres metaphorique est celui du candide de Volatire, plein d'optimisme, car meme a l'automne de sa vie il n'est pas trop tard pour le cultiver. Ca peut paraitre banal, mais c'est si plaisant qu'on en ressort avec un sourire beat.

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