lundi 5 juin 2006

3 films sinon rien:

il ne s'agit pas de critiquer la palme cannoise car je ne l'ai pas vu, meme si je ne suis pas convaincu par ce choix car les films de ken loach ne m'ont jamais passionné outre mesure, mais de revenir sur ceux que j'ai pu voir, i.e caiman, volver et marie antoinette qui semble pour cette derniere avoir subit le meme sort que son personnage...


"caiman" fait partie ce ces films qui me laissent dubitatif a la sortie, n'arrivant pas a savoir si je l'ai vraiment aimé; puis avec le temps et la reflexion, je le defends avec enthousiasme. en effet ce film est tres dense en brassant de nombreux sujets - la famille, le cinema et la politique - rien que ca! le heros, un ancien producteur de serie Z ou B (je n'ai jamais trop su la difference entre les 2), tente de sauver son couple en plein naufrage et de fuir ses creanciers. Le film alterne ainsi ,au debut, des scenes breves et parfois comiques, comme si le heros ne prenait pas le temps de s'occupe, ni de sa famille ni de son travail; puis une jeune realisatrice lui propose un scenario de film sur berlusconi qu'il ne prend evidemment pas le temps de bien lire, et passe ainsi a cote de la charge politique du film, et decide de le produire alors qu'il deteste les films politiques. Finalement le film devient peu a peu moins comique et plus dramatique, bien que la fin soit optimiste (tout le film semble ainsi reposer sur des paradoxes, dont la facon de traiter berlusconi est le summum) , et m'a finalement plus touche que le debut avec sa verve joyeuse.
Evidemment ce film est aussi politique, ou plutot sur la difficulte de traiter du politique au cinema, dont une scene est tres significative: moretti jouant le role d'un acteur refuse de tourner dans le caiman car il considere qu'un film sur berlusconi est inutile car on sait deja tout sur lui, qu'un film n'apporte rien. c'est finalement en lui donnant tout son aspect dangereux et noir, plutot que son cote guignolesque, tel que l'imagine au debut le heros producteur, que le cineaste arrive a denoncer l'homme politique.
le deuxieme film, "marie antoinette", meme s'il traite aussi d'une personne qui a marque l'histoire semble au antipode de caiman. alors qu'il existe un trop-plein dans ce dernier, marie antoinnette est caracterisee par un certain vide qui peut expliquer son acceuil reserve. Pourtant ce film est tres riche a sa facon; pas par les decors et les montagnes de macarons, mais par sa facon de traiter d'un theme personnel le passage a l'age adulte d'une jeune fille, de l'acculturation mais aussi d'une certaine facon de la politique en soulignant le desinteret des soucis du peuple par une aristocratie fermee sur elle meme qui rappelle une certaine bourgeoisie jet setteuse. la musique loin d'un gadget pour faire moderne traduit ainsi ce rapport entre 2 cultures: le rock des annees 80 pour la jeune autrichienne et la musique classique pour la cour de versaille. pour arriver finalement a se melanger.
enfin, "volver". j'y suis alle avec un peu de reticence car j'avoue ne pas avoir adore son precedent, mais beaucoup les autres. celui-ci est tout comme la mauvaise education tres dense au niveau de l'histoire avec de nombreuses histoires qui se chevauchent. mais cette densite n'est pas pesante mais au contraire d'une grande fluidite et legerete. on y voit des fantomes qui petent, dit comme ca, cela peut ressembler a sketch de bigard, mais almodovar le fait avec une certaine grace, moins noirs que ces films depuis en gros la fleur de mon secret, pour retrouver le ton joyeux de ces premiers films sans leur cote hysterique.

voila donc trois film a voir absolument

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je pense que Sofia Copola a fait fausse route dans le traitement de ce film. Le destin tragique de la jeune autrichienne aurait mérité un hymne au martyr comme la passion du Christ de Mel Gigbson avec du sang, des cris et des coups. Il fallait insister sur les dernier mois et les dernières heures jusqu'à la décapitation en public sous les hourras de la foule... la tête roulant dans le panier avec le bruit du rebond sur l'osier. Le bourreau aspergé de sang soulevant le chef royal honni par le peuple. Pour les dernières images, j'aurais bien vu la tête jetée dans la fosse auprès du corps devant les regards moites des derniers fidèles qui ont racheté en douce les dépouilles au bourreau et l'air chaffouin du premier asticot qui vient picorer l'oeil.