samedi 14 octobre 2006

Dans Paris


Le film commence pourtant mal, Louis Garrel face camera interpelle le public de maniere desinvolte, expliquant dans ce qu'il appelle une "introduction", comme s'il s'agissait d'une dissertation , qu'il est le narrateur pour ensuite laisser de cote ce gadget filmique inutile et montrer le vrai sujet du film qui est son frere joue par Romain Duris (qui se bonifie avec l'age). le film se decoupe en 2 parties inegales ( a eviter dans une dissertation ou l'ideal de symetrie doit dominer), a l'image du livre "franny and zoe" (aussi une histoire de relation fraternelle en 2 chapitres) qui apparait vers la fin.
La premiere partie nous montre une relation passionnelle alternant joie et desespoir dans un montage denue de raccord, ou scene interieure et exterieure se suivent sans lien, ou au contraire des raccords qui n'ont pas lieu d'etre rendant impossible la possibilie d'etablir une chronologie, comme si le temps et l'espace etait banni dans cette histoire d'amour qui est si enflammee qu'elle finit par s'eteindre.
La deuxieme partie est la depression de Duris qui du fait de cette rupture retourne chez son pere joue par Guy Marchand (tres bien dans ce role de vieux pere depasse par cette histoire).Comme il refuse de quitter son lit, son frere lui propose un marche assez etrange: s'il arrive en moins d'une demi heure dans un lieu de paris que j'ignore, il sort de sa chambre. De cette deambulation dans paris qui dure finalement plus d'une demi heure, preferant butiner de jolies filles, le realisateur ne montre pas veritablement des lieux, mais des films de la nouvelle vague. Garrel ne passe pas de la Tour Eiffel a Notre-Dame, mais de Godard a Truffaud via Demy. Il le fait non pas de facon referencieuse qui donnerait le sentiment de traverser un musee, mais avec beaucoup de joie dilettante qui contraste avec la melancolie de son frere. On retrouve ainsi ce meme melange des emotions que dans la premiere partie qui rend le film si passionnant.

Aucun commentaire: